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Dingue de pognon
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 1 juin 2019 10:06
- Écrit par Claude Séné
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Quand les Français ont été avisés des « cadeaux fiscaux » que le gouvernement avait l’intention de leur octroyer, les économistes ont été surpris de constater qu’ils ne se précipitaient pas dans les magasins pour dépenser cette manne inattendue tombée du ciel. Bien au contraire, leur réflexe a été de mettre cet argent, pour ceux qui le touchaient effectivement, sur leur livret, pour grossir un peu leur épargne dite de précaution, cette somme plus ou moins importante selon ses revenus, que l’on garde pour parer aux coups durs. Et la première explication avancée par les spécialistes, c’est qu’ils s’attendaient à ce que l’état reprenne de la main droite ce qu’il semblait avoir lâché de la main gauche, si tant est qu’il en ait une.
Cette méfiance instinctive semble frappée au coin du bon sens. Si bien que je me demande si je dois dépenser les 37,27 euros que vient de me verser généreusement l’état patron et qui doivent représenter le remboursement de la CSG prélevée indûment depuis le début de l’année, en me rendant dans un restaurant à prix fixe avec ma compagne pour fêter ça, ou si ce ne serait pas plus sage de les mettre de côté pour pallier les prochaines augmentations des produits de première nécessité. Je sais déjà que cette somme, bien que rondelette, ne suffira pas à compenser la hausse des tarifs de l’électricité. Et de loin puisque les 6 % d’augmentation représenteront en moyenne 80 euros par an, et dans mon cas particulier, 78 euros environ, car sans me vanter, je suis un Français plutôt moyen. La secrétaire d’État chargée du dossier, que vous ne connaissez pas, et moi pas davantage s’est empressée de déclarer que l’état, contrairement à ce que croyaient la plupart des Français, n’était pas en train de « s’en mettre plein les fouilles ». Bel exemple de dénégation, qui ne convaincra que les partisans inconditionnels du pouvoir en place.
Car enfin, mécaniquement, si le tarif augmente, les taxes aussi, et notamment la TVA sur les taxes, qui est un bel exemple de mille-feuille fiscal, comparable au calcul du prix du carburant, sur lequel s’aligne EDF pour déterminer ses coûts. Tant et si bien que l’UFC Que choisir a calculé que l’état aurait pu annuler 80 % des effets de la hausse sur les ménages en renonçant à la TVA. C’était bien la peine de monter tout un mécano de mesures alambiquées pour compenser la hausse des carburants, l’étincelle qui a déclenché la crise des gilets jaunes, pour finalement laisser filer l’inflation sur l’ensemble des sources d’énergie, ce qui pénalisera particulièrement comme d’habitude certaines catégories qui n’ont pas le choix pour se déplacer ou se chauffer. Bien sûr, une étude sera menée pour revoir les modes de calcul, mais plutôt aux calendes.