Tête de gondole

Ayé ! y a le feu au lac ! la liste du président a décroché dans les sondages, dont celui de La Croix, qui lui donne trois points de retard sur celle du Rassemblement national, à une dizaine de jours du scrutin. L’opération « il faut sauver le soldat Loizeau » semble avoir totalement échoué, malgré la mobilisation du ban et de l’arrière-ban ministériel pour tenter de sauver les meubles. Il faut dire que faire appel à des inconnus, fussent-ils ministres, pour combler un déficit de notoriété, n’était peut-être pas l’idée du siècle.

Pour attirer le chaland, il faut l’allécher avec un produit d’appel, en espérant qu’une fois dans le magasin il achètera le fonds, ou du moins l’essentiel de ses courses. Avec la République en marche, le seul produit qui a une chance d’être vendu, c’est son fondateur, Emmanuel Macron. Qu’à cela ne tienne, le parti présidentiel va imprimer 60 000 affiches de propagande électorale pour la liste Renaissance, ornées du seul et unique homme providentiel, qui remplace la totalité du trombinoscope précédent, et en particulier le portrait de la candidate tête de liste, qui passe ainsi par pertes et profits. Surtout par pertes, d’ailleurs, tant sa campagne, de l’avis général, se montre catastrophique. Une erreur de casting qui illustre le désert dans lequel le président est obligé de piocher pour tenter de renouveler son petit personnel. Une véritable quadrature du cercle, puisque Macron ne veut pas de personnalité trop forte dans son entourage, car elle pourrait lui faire de l’ombre. Rappelons-nous comment il a écarté Jean-Louis Borloo sans ménagements, méprisant et écartant ses propositions, sans même les discuter, d’un simple revers de la main.

Macron, contraint et forcé, va donc mettre son image dans la balance, un peu comme on met la tête sur le billot. Il doit pourtant savoir qu’il n’a que des coups à recevoir en personnalisant ainsi le scrutin, au risque d’en faire un référendum pour ou contre sa présidence. C’est dire l’impasse dans laquelle il a plongé le pays, empêtré dans le mécontentement populaire, condamné à une fuite en avant suicidaire. Tel un joueur de poker, il mise son tapis sur chaque coup, sachant qu’il n’aura plus de quoi miser s’il perd un seul pot. Le problème, c’est que c’est avec notre argent qu’il joue. S’il perd, il pourra toujours retourner à ses chères études, donner des conférences sur la meilleure manière de gérer un pays que l’on a ruiné, ou diriger une banque d’affaires. Je ne m’inquiète pas pour lui, mais pour les Français renvoyés aux fins de mois difficiles et à la fin d’un monde industriel.

Commentaires  

#1 jacqueline.masse305@ 16-05-2019 10:53
ça pourrait s'appeler "chronique d'un échec annoncé" on pourrait en rire si ce n'est que c'est le lampiste qui paiera les pots cassés!
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