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Le désillusionniste
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 26 avril 2019 10:40
- Écrit par Claude Séné
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Je parie que vous savez de qui je veux parler, sans qu’il me soit nécessaire de le nommer, pas plus que Georges Moustaki pour la révolution permanente. Je ne suis pas l’auteur du néologisme qui me sert de titre, et je l’emprunte à Maurane qui le chantait il y a plus de 20 ans. Ce désillusioniste, on s’attendait à ce qu’il sorte un nouveau lapin de son chapeau, mais il semble que le sac à malices soit épuisé. Il y a presque un an, je le comparais à cet homme qui promettait un cigare et une surprise, et la surprise c’était qu’il n’y avait pas de cigare.
Cette fois-ci, non seulement il n’y a pas de cigare, mais il n’y a pas de surprise non plus. Toutes les mesures, si l’on peut parler ainsi, avaient déjà été révélées par la presse, et leur contenu n’a rien de révolutionnaire. On se croirait dans un journal de petites annonces : « Vends ou cède école nationale d’administration, comme neuve, peu servi ». Le représentant de commerce VRP multicarte a sorti son catalogue d’échantillons dans l’espoir de vendre au moins un petit quelque chose, pour marquer le passage, mais on sent que le cœur n’y est plus. Marchand d’illusions, c’est déjà dur, alors, vendeur de désillusions, je ne vous raconte pas. Une bonne partie des « cadeaux » que nous octroie généreusement le prestidigitateur en chef, consiste à rendre l’argent qui a été préalablement soutiré dans la poche des plus vulnérables, ou de ceux qui ont de petites économies, et encore, pas tout et pas tout de suite. Et la beauté de la chose, c’est qu’on nous laisse entendre, à demi-mot, qu’il faudra travailler davantage pour le mériter. C’est devenu une spécialité gouvernementale de distribuer l’argent des autres.
Et les Français dans tout ça ? Je ne parle même pas des gilets jaunes, qui ont écouté quand même en sachant très bien qu’ils n’avaient rien à espérer de ce gloubi-boulga. Les deux tiers n’ont pas trouvé le vendeur très convaincant, même si quelques propositions de bon sens trouvent grâce à leurs yeux, comme l’abandon du dogme de la réduction massive du nombre de fonctionnaires. Ils sont la même proportion à estimer que leurs attentes n’ont pas été satisfaites et plus encore que le mouvement de contestation ne s’arrêtera pas de sitôt. S’il y a un point de satisfaction dans ce nouvel épisode du spectacle d’un magicien sans magie, ce serait dans la lucidité de l’opinion, à l’exception des inconditionnels, les fidèles de la première heure qui n’ont pas encore compris qu’on les menait en bateau. Pince-mi et pince-moi, vous connaissez ?