![](/images/breton_assis.png)
Du passé faisons table rase
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 24 avril 2019 10:52
- Écrit par Claude Séné
![](/images/breton_assis.png)
Qu’est-ce que j’apprends ? Nathalie Loiseau, tête de liste de la République en marche pour les élections européennes, aurait été enrôlée à l’insu de son plein gré dans une liste d’extrême droite pour un scrutin étudiant ? Déjà, être candidate sans connaître le début du quart du programme qu’elle aurait été supposée mettre en œuvre fait preuve d’une précocité remarquable. On se demande si elle s’est engagée auprès d’Emmanuel Macron avec autant de lucidité, ou si, comme à cette époque, elle s’est contentée de suivre une personne de connaissance sans plus de forme de procès et d’information.
Sa ligne de défense est tout sauf crédible. D’une part, elle dit tout ignorer de cet épisode qu’elle avait totalement oublié, mais en même temps, comme dirait son nouveau mentor, elle déclare qu’il s’agit d’une grosse connerie ou d’une erreur de jeunesse. Même jeune, ce n’est pas par hasard que l’on choisit le Gud, un mouvement dissous, ou Ordre nouveau pour s’engager, plutôt que les mouvements d’extrême gauche. Je considère que si l’on voulait lui trouver une excuse, ce serait d’avoir suivi un réflexe de classe. Originaire de Neuilly sur Seine, catholique pratiquante, on l’aurait difficilement vue faire le coup de poing avec les maoïstes ou les trotskystes ou coller des affiches pour la fête de l’huma. Il ne faut pas oublier non plus que cet épisode se déroule à l’institut d’études politiques de Paris, où l’on est censé se former à l’analyse politique, et où l’on devrait être capable de distinguer au premier coup d’œil un activiste d’un réac bon teint.
La deuxième ligne de défense de l’ancienne ministre consiste à se prétendre offensée que l’on ait pu la suspecter de sympathies avec l’extrême droite. Sa liste s’appelait pourtant l’union des étudiants de droite. Cela aurait pu la mettre sur la voie. Sur cette liste figurait également Christophe Bay, qui a été conseiller du Front National pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Encore un indice raté par la tête de liste LREM, décidément peu intuitive sur ce coup-là. C’est marrant, parce que je n’ai guère de mal à deviner les orientations des gens que je croise, même sans faire liste commune avec eux pour des élections. Ce manque de flair est un handicap sérieux pour faire carrière dans cette spécialité. Ah, mais, j’oubliais ! La principale qualité recherchée par Emmanuel Macron chez les gens qui l’entourent, c’est l’inexpérience et l’amateurisme, de manière à garder la main et le contrôle. Et ce n’est sûrement pas un hasard si les transfuges de gauche se font rares et de moins en moins de gauche, tandis que les recrues de droite se sentent comme chez eux. Encore un effort et nous verrons les anciens du FN rappliquer.