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On nous dit pas tout !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 18 avril 2019 10:32
- Écrit par Claude Séné
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Nous savions déjà, et depuis longtemps, ce que signifie « parler pour ne rien dire », nous allons devoir maintenant nous familiariser avec « se taire, pour faire savoir, sans piper mot ». Le président, décidément de plus en plus empêché, ayant dû renoncer à son allocution télévisée d’annonces de décisions pour ne pas apparaître insensible à l’émotion suscitée par l’incendie de Notre Dame, il a fallu improviser un savant exercice permettant de laisser filtrer les informations. Quelques indiscrétions ont d’abord fuité avant que l’AFP ne récupère providentiellement l’intégralité du texte.
L’avantage de cette opération est de permettre de recueillir les réactions à ce ballon d’essai. Sans la moindre surprise, les premiers destinataires, les gilets jaunes mécontents, n’auront pas de grain à moudre. Un RIC riquiqui, réduit à un échelon local pour des questions subalternes, en guise d’élargissement de la démocratie, c’est insultant, et peut-être à dessein. Pas de retour de l’ISF, naturellement, et des miettes pour améliorer le pouvoir d’achat, alors que le carburant est reparti à la hausse et que l’électricité risque de flamber prochainement. On sait qu’Emmanuel Macron a fait son deuil depuis longtemps d’amadouer les occupants des ronds-points. Il espère les marginaliser pour qu’ils se découragent et il enjambe allègrement leurs revendications pour remobiliser son électorat. Comme toujours en pareil cas, le pouvoir mise beaucoup sur les effets d’annonce, souvent démentis par la réalité. Ainsi la réindexation des retraites ne touchera que les plus modestes, et l’on peut se demander si les mesures sociales, d’ailleurs très limitées, ne seront pas financées par les intéressés, par le biais de travaux supplémentaires ou par le recul de l’âge de la retraite, remis en question en dépit des engagements du candidat.
Alors que le président ne répond pas ou rejette des mesures au cœur des préoccupations des Français, il nous sort de son chapeau la suppression de l’ENA dont à peu près personne ne se soucie, montrant une nouvelle fois qu’il voulait surtout faire « moderne ». Franchement, si c’était l’école nationale d’administration qui était la cause de tous nos maux, on aurait pu s’en apercevoir plus tôt, par exemple quand c’était l’actuelle tête de liste des macroniens pour les élections européennes, Nathalie Loiseau, qui la dirigeait. Qu’il en soit sorti des personnages technocratiques arrogants comme le président actuel, ne justifie pas forcément qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain. Casser le thermomètre n’a jamais eu la moindre influence sur la température. Ce dont souffre actuellement notre démocratie, c’est d’institutions favorisant un fonctionnement technocratique, dominé par une oligarchie formée effectivement dans le même moule. Il faudrait le modifier, et passer à une forme plus démocratique de notre société, où la voix des citoyens aurait un poids véritable.