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Jacline et les pandores
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 19 mars 2019 10:59
- Écrit par Claude Séné
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Souvenons-nous. Il y a quatre mois, une petite vidéo de 4 minutes 38 circulait sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook où elle était visionnée plus de 6 millions de fois. Face caméra, en format selfie, une Bretonne de 51 ans exprime le ras-le-bol des automobilistes rackettés par le pouvoir. Parce qu’elle incarnait un sentiment partagé par de nombreux mécontents, Jacline Mouraud va se retrouver à l’origine d’un mouvement qui la dépasse et va prendre l’ampleur que l’on sait. Aujourd’hui, elle traite les gilets jaunes de « fainéants » qui ne savent que se plaindre.
Ce revirement ne changera pas grand-chose. Jacline Mouraud a ouvert une boîte de Pandore, que ni elle, ni personne, ne semble capable de refermer. Rappelons que Pandore, la première femme de l’humanité selon la mythologie grecque, dont le nom signifie « dotée de tous les dons », fut offerte en mariage à Épiméthée. Elle possédait une boîte que Zeus lui avait interdit d’ouvrir. Mais sa curiosité fut la plus forte. Elle contenait tous les maux de la terre, qui se répandirent alors sur le genre humain. Quand Pandore réussit enfin à refermer la boîte, il n’y restait plus que l’espérance. Sollicitée de toutes parts pour représenter le mouvement des gilets jaunes, Jacline Mouraud, peut-être grisée par sa notoriété récente, a vite pris ses distances et a créé son propre parti, « les émergents », un de plus qui espère surfer sur la vague du mécontentement populaire. Son « programme » a de quoi faire froid dans le dos, puisque ceux dont elle souhaitait porter la parole il y a peu sont désormais sommés d’aller à l’école, de passer des diplômes et de trouver un travail pour devenir plus riches, car, dit-elle, il y a quand même « beaucoup de fainéants qui se plaignent ». On croirait entendre du Macron dans le texte !
La Pasionaria des petits et des sans-grades a viré sa cuti. Elle se retrouve désormais du côté des forces de l’ordre, les fameux « pandores » de la chanson, dont l’origine est différente de la Pandora antique, puisqu’inspiré du mot néerlandais traduit du hongrois, « pandoer », signifiant tout bêtement gendarme. Le chansonnier du 19e siècle moquait l’esprit moutonnier de Pandore, donnant toujours raison à son brigadier. Les pandores modernes, comme leurs aînés, n’ont pas d’autre choix que d’obéir aux ordres, même quand ils sont manifestement stupides. Et si les politiques échouent à mettre en œuvre la maxime « gouverner, c’est prévoir », on trouvera bien un quelconque préfet de police en préretraite à sacrifier sur l’autel du bien public pour pouvoir skier en paix.