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Voilà voilà
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 13 février 2019 10:39
- Écrit par Claude Séné
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Vous savez ce que c’est. Jusqu’à ce que vous le remarquiez, il y a des expressions de ponctuation du discours auxquelles vous ne prêtez aucune attention. Par contre, une fois que vous les avez relevées elles deviennent totalement insupportables. Ainsi, ce matin, l’invitée de France Inter, la comédienne Rachida Brackni, employait à tour de bras le mot « voilà », comme un tic de langage qui n’apportait strictement aucune valeur ajoutée à son propos. Elle n’est évidemment pas la seule à se servir de ce type d’artifice. Pour certains, c’est même un métier.
La plupart des hommes politiques précèdent désormais leur réponse à une question de ce fameux « écoutez », qui leur laisse les quelques secondes nécessaires pour réfléchir et tourner leur langue dans leur bouche. Chez les « djeunes », le discours est généralement émaillé d’« en fait », qui n’a rien à voir avec les faits. De la même façon, ne vous sentez pas insulté si un Toulousain rajoute le mot « con » à chaque coin de phrase. Selon certains spécialistes de la grammaire toulousaine, « con », c’est la virgule, et « putain », c’est le point. Rien de personnel, donc. Ces béquilles agaçantes sont souvent destinées à garder le fil de la parole pour ne surtout pas la laisser à son interlocuteur. Un peu à la manière des jeunes enfants qui précèdent leur expression d’interminables : « tu sais, et ben tu sais, et ben, tu sais... » pour occuper le terrain.
Alors, ces expressions parasites, bien que gênantes, sont pardonnables, car largement inconscientes. Il n’en va pas de même des fameux éléments de langage, soigneusement préparés par de soi-disant spécialistes en communication, que récitent consciencieusement les affidés du pouvoir envoyés en émissaires dans les médias chaque fois qu’une crise se profile à l’horizon. Cette fois, il s’agissait de déminer la démission d’un autre conseiller du président, parmi ses plus fidèles et plus anciens soutiens, Ismaël Émelien. Les uns après les autres, les ministres ont été chargés de défendre la thèse invraisemblable d’une démission justifiée par la parution d’un livre, qui ne pouvait visiblement plus attendre, bien qu’il soit déjà écrit, et la nécessité pour l’intéressé de « défendre ses idées », qui ne seraient donc plus, si l’on comprend bien, celles du Président. Ça avait pourtant bien marché, les premiers de cordée et le pognon de dingue. Je ne comprends plus rien. Bien entendu, toute hypothèse d’une faillite dans le contrôle de son ami Benalla, voire d’une complicité dans ses affaires, telle que la détention frauduleuse d’images de caméras de surveillance, doit être écartée pour ce citoyen au-dessus de tout soupçon. Je dis ça, je ne dis rien, hein !
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