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Sans famille (bis)
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 3 février 2019 10:32
- Écrit par L'invitée du dimanche
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C’est avec beaucoup d’intérêt que l’on peut voir les médias relayer l’émotion et l’inquiétude normale soulevées par le reportage sur les dérives de l’ASE, il faut espérer toutefois que l’intérêt ne retombera pas comme un mauvais soufflé, et que des mesures sérieuses vont être prises pour améliorer le sort de ces enfants délaissés.
On peut en douter, quand on sait qu’un autre sujet de scandale, celui de la maltraitance des personnes âgées, placées dans les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) mis au jour, n’a pas débouché sur des améliorations. La grève nationale de mardi dernier des personnels des EHPAD, a eu peu de répercussions, et n’a pas ému suffisamment Madame Macron pour déboucher sur la nomination d’un nouveau secrétaire d’État, à qui de toute façon on ne donnerait pas les moyens pour changer la donne !
On compte 7550 EHPAD pouvant accueillir 728 000 résidents (10 % des plus de 75 ans vivent en EHPAD) ce sont des maisons de retraite qui se font reconnaître EHPAD après conventions signées avec le conseil général et l’accord du préfet. On y compte 400 000 employés qui ont déclenché 100 grèves en 2017, qui travaillent dans des conditions difficiles pour des salaires de misère et qui hélas ! parfois deviennent maltraitants souvent malgré eux. Ils demandent un employé pour un résident, pour l’instant on compte 0,6 employé par résident. Faute de moyens et de temps, les résidents subissent le manque d’hygiène, le manque de soins, dans des relations infantilisantes souvent humiliantes, dont le compte-rendu est insoutenable. Souvent, les familles attendent le décès de leur parent pour témoigner, par peur de représailles sur le résident.
Tout cela pour un prix de revient à charge en moyenne à 1857 € par mois… quand on sait que la retraite moyenne est de 1102 € pour les femmes et 1588 € pour les hommes, le coût dépasse les ressources de la plus grande majorité des demandeurs. Si les différentes aides, données par le département, le conseil général, les mutuelles, le service d’aide sociale l’ASH, l’APA… sont insuffisantes, on fait appel aux personnes proches soumises à l’obligation alimentaire.
Il existe une alternative, l’accueil familial (ça rappelle quelque chose) les familles doivent être agréées par le conseil départemental et elles ne peuvent pas accueillir plus de trois personnes à la fois. Elles sont rémunérées directement par la personne accueillie ou par un organisme qui a obtenu l’accord du conseil départemental. Le coût est légèrement inférieur : 1500 à 1800 € par mois, une partie pouvant être déduite sous forme de crédit d’impôt, il reste à peu près 1000 € à charge, pour un accueil un peu plus personnel, un peu plus chaleureux, si la maison est bonne ! Et un peu plus souple, car le séjour peut être temporaire, permanent, partiel… apportant de l’aide aux familles.
Force est de constater qu’une fois de plus, l’État se décharge sur le département et les régions pour affronter un problème national, celui de la garantie de pouvoir terminer sa vie dans la dignité et le confort, quel que soit son état. De la vie à la mort, nous sommes citoyens à part entière, aucune démocratie digne de ce nom n’a le droit de l’oublier.
L’invitée du dimanche