L’addition
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 24 septembre 2018 10:19
- Écrit par Claude Séné
Vous savez, c’est ce moment fatal où l’on se demande à quelle sauce on va être mangé, après avoir fait plus ou moins bonne chère au restaurant. Muriel Robin en a même fait un sketch, une saynète qui sentait furieusement le vécu, quand il y a toujours quelqu’un qui remet en question le partage simpliste qui consiste à diviser le montant de la note par le nombre de convives au motif que lui, ou elle, n’a pas bu de ce vin si coûteux qui grève le montant du repas, ou qu’il n’a pas pris de café.
À l’échelle de la nation, ce moment s’appelle le vote du budget, et c’est maintenant. Le gouvernement commence à dévoiler ses choix, et c’est généralement dans le sens de coupes. Au point que certains postes sont devenus des clairières après le passage des bûcherons-ministres. Faisons pourtant justice de certaines polémiques. Le mouvement sportif français a lancé une pétition pour se plaindre de la baisse de 6,7 % du budget alloué au sport. C’est très injuste. Si le ministère des Sports ne gère que 450 millions d’euros, celui des armées, lui est en hausse substantielle avec près de 36 milliards. Et qui fait plus de sport que nos valeureux soldats pour défendre la civilisation et les intérêts financiers des grands groupes français ? Il suffirait de fusionner les deux ministères, et ainsi d’économiser le salaire de la ministre des Sports. Alors évidemment, pour le Français très moyen que je suis, jongler avec les milliards ne représente pas grand-chose de concret. Quand le gouvernement annonce près de 6 milliards de baisses d’impôts, j’ai tendance à me demander comment il compte s’y prendre pour que je les paye d’une façon ou d’une autre, car l’état ce n’est plus Louis Croix Bâton Vé, c’est nous, du moins quand il s’agit de passer à la caisse.
Alors je préfère m’en tenir à des calculs simples. Le panier de la ménagère, par exemple. Les retraites, quand elles ne sont pas gelées purement et simplement comme celles des fonctionnaires, n’augmenteront pas plus de 0,3 %. Pendant ce temps, le coût de la vie, lui, « progresse » officiellement de 2,3 % et beaucoup plus si l’on se nourrit principalement de fruits et de légumes comme nous y incitent les campagnes gouvernementales. Perte nette sur le pouvoir d’achat : 2 %. Et presque autant sur vos économies, rémunérées à hauteur de 0,5 % si vous les laissez sur un livret destiné à financer les logements sociaux. Sans compter le carburant qui n’en finit plus de grimper, les péages et les radars pour les automobilistes, tour à tour vaches à lait et dangereux criminels qui dépassent la vitesse autorisée de 1 à 5 kilomètres par heure. Patience. Le prochain scrutin permettra aux Français de présenter à leur tour l’addition, et elle pourrait être salée.
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