Les nouvelles fourberies
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 10 septembre 2018 09:40
- Écrit par Claude Séné
Sans vouloir damer le pion à mon invitée du dimanche, qui nous tient tout l’été en haleine avec ses héroïnes du théâtre classique, je ferai moi aussi appel au génial Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, en m’exclamant à mon tour : « mais que diable allait-il faire dans cette galère ! Maudite galère ! » Qui donc, me direz-vous, à juste titre ? Mais Gérard Depardieu, parbleu ! Qu’est-il allé encore se fourrer dans un nouveau guêpier en assistant au défilé militaire célébrant le 70e anniversaire de la Corée du Nord ?
Bon, mis à part le fait que la République populaire démocratique de Corée et lui sont nés la même année, on imagine mal Gérard Depardieu faire ami-ami avec le dictateur qui la dirige sans la moindre considération pour les droits de l’homme au point de vouloir passer leurs vacances ensemble. À moins que Kim-Jung-Un se découvre une passion soudaine pour le pinard, ce qui me parait hautement improbable. Non, lui, son truc, c’est plutôt les missiles à longue portée, opportunément planqués pour le moment et les bombes thermonucléaires. Ce que Gégé, malgré tous ses défauts, n’a pas pour habitude de manipuler. Remarquez, il n’en est pas à son coup d’essai avec les dictateurs. Il semblerait même les collectionner, depuis Kadirov, le jovial tyran assassin de son peuple tchétchène, jusqu’à Wladimir Poutine, non moins primesautier autocrate tenant la Russie dans une poigne sans pitié. Peut-être s’est-il investi d’une mission depuis qu’il a obtenu la nationalité russe, celle d’œuvrer pour une internationale des despotes : « Potentats de tous les pays, unissez-vous ! »
Ah ! Dernière minute, on me dit que l’acteur français n’était pas tout seul à Pyongyang. Il était accompagné de Yann Moix, auteur et réalisateur, dans le but de préparer un film, dont on ne sait rien pour l’instant. Me voilà rassuré... Quoi ? Un film ? En Corée du Nord ? Et sur quoi ? Ou sur qui ? Mais Gégé est beaucoup trop gros pour le rôle, et un peu trop grand aussi. Il ne voudra jamais couper ses cheveux pour adopter la coupe improbable du chef bien-aimé du pays du matin calme (et du soir menaçant). Y a quelque chose qui cloche, là-dedans, j’y retourne immédiatement. Tiens, je m’aperçois que l’on est passé de Molière à Boris Vian. Ben oui, c’est logique, la Corée du Nord, tout ça, on est en plein dans la java des bombes atomiques. Il faut espérer que nos duettistes ne mettent pas le feu aux poudres par inadvertance. Un accident est si vite arrivé.