Pas folle la guêpe ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 6 septembre 2018 10:34
- Écrit par Claude Séné
La démission surprise de la ministre des Sports, Laura Flessel, aura finalement été éclipsée, pour le moment, par le contexte de l’autre remplacement gouvernemental, celui de Nicolas Hulot par François de Rugy. Officiellement, l’ancienne épéiste, qui faisait sienne la devise du champion de boxe Mohammed Ali, qui disait voler comme un papillon et piquer comme l’abeille, part pour des raisons personnelles. Ce qui est strictement son droit, mais le mystère qui entoure ces raisons sur lesquelles, ni la ministre ni le pouvoir, ne souhaite communiquer, ne peut qu’accréditer des thèses révélées dans la presse.
En effet, la démission de Laura Flessel intervient au moment où elle serait en passe de devoir rendre des comptes au fisc pour des sous-déclarations de la société dont elle est la principale actionnaire. Pour une république qui se voulait exemplaire, et même si ce n’est pas la première fois que ce genre de circonstances se produit, avouez que c’est ballot. Le peu de confiance que les Français accordaient encore à la Macronie pourrait bien ne pas y résister. D’autant plus que le jeu de chaises musicales pourrait conduire Richard Ferrand à occuper le fameux « perchoir » de la présidence de l’Assemblée nationale, alors qu’il y a encore des affaires « pendantes » le concernant et qui pourraient le rattraper un jour. On se croirait revenu au temps de la République des copains et des coquins que dénonçait Michel Poniatowski en son temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre, où le Canard, déjà, publiait la feuille d’impôt du 1er ministre Chaban-Delmas. Aujourd’hui, c’est un écrivain, zélote dévoué, Philippe Besson, qui reçoit la récompense de ses amitiés présidentielles en obtenant le poste honorifique et lucratif de Consul de France à Los Angeles.
Est-ce l’accumulation de petits détails dans ce genre ? Toujours est-il que le président se recroqueville dans les sondages à la hauteur de son socle d’électeurs de premier tour, les indéfectibles, et que la « remontada » espérée tarde à se produire. Le plus dur reste à faire avec un arsenal de réformes potentiellement explosives comme celle des retraites, qui va toucher tout le monde. L’exécutif se console en constatant que la baisse des dirigeants actuels ne profite pas aux opposants et qu’il n’y a pas de leader incontestable qui se dégage pour faire pièce à la politique du moment, comme au temps des oppositions classiques entre la droite et la gauche. Emmanuel Macron aurait grand tort de trop s’y fier. Sa propre expérience démontre qu’un outsider venu de nulle part peut accéder au pouvoir en déjouant tous les pronostics.