On ne change pas une équipe qui perd !

Oui, je sais, une équipe qui gagne non plus. Donc, on ne change jamais. Eh bien, c’est un peu ça. Je présente mes excuses anticipées aux réfractaires au football, mais c’est la métaphore qui me parait illustrer le mieux le mini remaniement auquel nous venons d’assister. Alors voilà. Le sélectionneur Macron avait retenu une équipe de ministres pour mettre en œuvre son plan de jeu. Pour être franc, il faut bien admettre que dans le nombre il y avait quand même quelques « pieds carrés » comme disent les footeux, mais on fait avec ce que l’on a.

Le match, dont on a eu la nette impression qu’il se déroulait contre les Français, s’avance, et le rendement de l’équipe n’est pas terrible, mais il est un peu tôt pour faire des changements. Et patatras ! un des meilleurs joueurs, le plus populaire en tout cas, se blesse bêtement et doit sortir sur une civière. Un autre est en petite forme et c’est peut-être l’occasion de remanier l’équipe. C’est dans ce genre de circonstances, la gestion des imprévus, que l’on doit faire la différence entre un entraîneur moyen et un gourou des stades. En quelques minutes, il doit décider s’il doit simplement remplacer le ou les joueurs défaillants par un autre de même profil, ou s’il doit profiter de l’occasion pour revoir son dispositif tactique et changer sa philosophie de jeu en fonction des premiers enseignements de la rencontre. La presse unanime a considéré qu’Emmanuel Macron avait effectué des changements « poste pour poste » en nommant des remplaçants de mêmes caractéristiques que les titulaires, en moins bien. Par contre, l’écologie sera toujours à la remorque de l’économie, comme Nicolas Hulot en a fait l’amère expérience, et la Jeunesse et les sports seront toujours réduits à la portion congrue, quelle que soit la ministre. Pour être honnête, il n’y avait pas non plus sur le banc de touche pléthore de remplaçants capables de faire la différence.

La nomination de François de Rugy au ministère de la Transition écologique illustre également l’éparpillement idéologique de l’écologie politique depuis sa création avec la candidature à l’élection présidentielle de René Dumont en 1974. Voilà un écologiste patenté qui a usé et abusé de la transhumance partisane, qui s’est présenté à la primaire de gauche et a refusé de soutenir le candidat qui en est sorti, contre toute morale et simple loyauté, qui s’est renié sans le moindre scrupule et n’hésitera pas à trahir ses nouveaux amis si l’occasion se présente. Elle pourrait d’ailleurs venir plus rapidement qu’on ne le croit au rythme où l’indécision du sommet de l’état fait chuter la cote de ses principaux dirigeants.