Humilité

Téléspectatrice assidue ou occasionnelle de jeux télévisés supposés faire appel à la culture générale des candidats, je suis souvent étonnée, voire ahurie devant l’ignorance de certains d’entre eux pour des connaissances que j’estime être à minima partagées par tous.

Eh bien je tiens à faire ici amende honorable, on a tous des manques dans notre culture ! Il a fallu les médias faisant grand bruit autour du décès de Philippe Roth, pour que je découvre que je ne connaissais pas celui que l’on considère comme le plus grand écrivain américain contemporain.

Et vous ? avez-vous lu un ou plusieurs romans de celui qui disait « je n’arrêterai jamais d’écrire, si j’arrête je tombe dans la dépression » et qui pourtant a arrêté après avoir relu ses 31 romans (plusieurs ont été adaptés au cinéma) estimant qu’il n’y avait rien de plus à dire ? Il avait l’art d’écrire des romans autobiographiques à clé, où se confondaient personnages et auteur, menant une réflexion sur le rêve américain, la vie dans la nature, le sexe, ne craignant ni vulgarité ni chaos entre l’exubérance et l’élégance. Il a eu l’extrême honneur d’être publié dans la Pléiade, mais on lui a toujours refusé le Nobel. Peut-être un peu trop sulfureux, ne cherchant jamais à plaire, mais uniquement à dire la vérité, peu respectueux des règles de sa famille, de sa religion, osant tourner ses contemporains en ridicule à travers une œuvre dérangeante et provocatrice souvent.

Je ne me permettrai pas, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, de conseiller un ouvrage, les spécialistes s’en chargent, « opération Shylock » ou « la pastorale américaine » semblent avoir la préférence de beaucoup, personnellement j’hésite encore, mais, c’est sûr, j’ai envie d’aller le « visiter » pour élargir un peu mon horizon littéraire.

Tout comme j’ai envie de suivre les conseils de Jacques Attali qui à partir de son ouvrage « les chemins de l’essentiel » nous invite à fréquenter les grands chefs-d’œuvre de la création humaine, comme un moyen de découvrir le monde, les autres et soi-même. Cela ne prendra pas plus de 170 heures dans une vie de 25 à 65 ans, soit une heure par semaine ou une heure par jour pendant six mois, pour les côtoyer dans tous les domaines de la création humaine.

100 chefs-d’œuvre, à lire, à écouter, à regarder, pour se laisser transporter voire foudroyer par les émotions, le bouleversement, la sensibilité, pour faire des découvertes qui nous transforment, et qui par là même développent notre intelligence, et c’est peut-être cela la culture, à chacun la sienne.

Merci aux médias qui participent à son développement en ouvrant la curiosité des auditeurs par leurs programmes, je leur dois de belles rencontres…

Sur un grand boulevard nantais, un joli tag m’interpelle chaque fois que je le lis :

La culture coûte cher ? Essayez donc de vous en passer.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 poucette 28-05-2018 11:21
et le pauvre gosse en danger sur son balcon?
de quelle misère est-il la victime?il vaut mieux ne pas en parler...;il ne peut pas servir à faire mousser le président.
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#1 Lalou 28-05-2018 08:52
C'est "essayez l'ignorance" et il me semble que c'est une parole de Lincoln...Pour ma part, je connais bien Roth et j'aime...
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