Un poisson nommé Maurice

Maurice, c’est le nom du poisson rouge, héros de cette vieille publicité pour les chocos suisses de Nestlé dans laquelle un petit garçon l’accuse de « pousser le bouchon un peu trop loin ». À deux doigts d’être surpris en flagrant délit de gourmandise, le gamin imaginatif se débarrasse de sa cuillère dans le bocal et fait semblant d’être en communication avec la SPA pour le mettre en pension, sous le regard médusé de sa mère. Une menace qu’il finira par mettre à exécution dans un second épisode, car Maurice a « dépassé les bornes des limites ».

J’ai repensé à ce spot publicitaire en lisant un fait divers qui se déroule en Argentine. Après une saisie record de six tonnes de cannabis, le commissaire de police responsable du service avait « oublié » de signer le registre d’inventaire de l’entrepôt où était stockée la fameuse résine au moment de quitter son poste. Après vérification par son successeur, il manque 540 kg. Les 8 policiers de la brigade, sans se démonter, ont accusé des souris d’avoir consommé la drogue manquante, faute d’avoir des poissons rouges sous la main. On ne sait pas s’il faut plus s’étonner de la candeur de ces fonctionnaires de police, pris presque la main dans le bocal de confiture, que de l’argumentation du juge chargé de l’affaire, qui a pris la peine d’expliquer que des souris ne confondraient pas le cannabis avec de la nourriture, et que si tel avait été le cas, on aurait retrouvé de nombreux cadavres de souris sur place.

Les policiers ont été suspendus et devront fournir des explications plus convaincantes. On ne peut pas leur reprocher d’avoir essayé. Regardez par exemple en France ce qui se passe quand un président prétend découvrir et trouver « intéressante » l’idée d’instaurer une deuxième journée de solidarité pour financer la dépendance des personnes âgées, alors que chacun sait que cette disposition est à l’étude depuis longtemps, et à son initiative, que la ministre de la Santé a déjà vendu la mèche il y a quelques jours et que l’Élysée a décidé d’écarter une autre suggestion qui aurait consisté à prélever une dîme sur les successions, sujet sensible s’il en est. La crédulité humaine n’ayant pas de limites ni de bornes, on ne voit pas pourquoi Manu ne pousserait pas le bouchon encore plus loin. Quant aux policiers ripoux argentins qui nous proposent un remake du film « des souris et des hommes », n’auraient-ils pas tout simplement tiré un peu trop sur le bédo ?

Commentaires  

#1 poucette 17-04-2018 12:10
je ne connaissais pas l'histoire de Maurice...; compte te nue de mon immense fortune je suis contre une dime sur mes économies étant en retraite je suis pour que tous les ouvriers travaillent deux jours gratuitement ceux qui sont au Smig et même moins ne perdent pas beaucoup
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