Consentement
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 28 novembre 2017 10:44
- Écrit par Claude Séné
Il se dit tout et n’importe quoi à propos du supposé consentement dans les affaires de relations entre des adultes et des adolescents ou même des enfants. Une décision de justice récente a scandalisé l’opinion quand un homme de 30 ans a été acquitté après avoir eu des relations sexuelles avec une fillette de 11 ans, sous prétexte qu’il n’était pas démontré qu’il aurait abusé d’elle par « contrainte, violence, surprise ou menace », qui est la définition même aux yeux de la loi, du viol, en cas de pénétration, ou de l’agression sexuelle.
Cette décision a choqué, à juste titre. S’il parait évident qu’une enfant de 11 ans ne peut pas être considérée comme pleinement responsable de ses actes, son « consentement » est à l’évidence insuffisamment éclairé. D’où la tentation de définir un âge légal du consentement, ou plutôt, mais ce n’est pas toujours précisé, un âge de présomption de non-consentement. De ce point de vue, la loi telle qu’elle existe est déjà explicite puisqu’elle prévoit l’interdiction des relations sexuelles entre un majeur et un mineur de 15 ans. Les magistrats disposent donc déjà de l’arsenal nécessaire pour sanctionner, et s’ils ne le font pas, ils faillissent à leur fonction. Les choses se compliquent un peu plus quand il existe un lien d’autorité entre les protagonistes de cette relation, notamment dans le cas d’un professeur et d’un ou une élève. La loi réprime ces relations jusqu’à la majorité légale de 18 ans.
Les exemples célèbres ne manquent pas depuis l’affaire Gabrielle Russier, qui s’est suicidée du fait de la pression sociale et médiatique autour de sa relation avec son élève de 16 ans, qualifiée de détournement de mineur. Il est piquant d’observer que le Président qui veut légiférer sur le sujet a lui-même été partie prenante puisqu’il était séduit par sa professeure de français à l’âge de 15 ans et qu’il finira par l’épouser, ce qui clôt la question pour une société moralisatrice, en « régularisant » une situation qui flirtait avec la légalité. Nous ne sommes pas en mesure de sonder les reins, les cœurs et les âmes, et comme diraient les Inconnus, « cela ne nous… regarde pas ! », mais on voit bien qu’autant l’amour platonique est toléré dans ce type de situation, ou même valorisé, car le Président s’en fait une sorte de titre de noblesse romantique, autant tout passage à l’acte serait répréhensible et même coupable. Seule solution licite, patienter, jusqu’au jour où, à l’instar de la « Petite » chantée par Léo Ferré, sous sa robe il n’y aura plus : le Code pénal.