Fatalité ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 1 novembre 2024 10:39
- Écrit par Claude Séné
Quand des catastrophes telles que les inondations qui ont frappé l’Espagne dans la région de Valence ces jours derniers se produisent, le premier réflexe, une fois passée la sidération causée par un tel phénomène meurtrier, c’est d’invoquer la fatalité, tant nous nous sentons dépassés par l’ampleur d’un tel aléa climatique. Pour les habitants pris au piège de ces crues sans précédent, c’est le ciel qui leur est pratiquement et concrètement tombé sur la tête. Il est tombé l’équivalent de plusieurs mois de précipitations en quelques heures dans un périmètre réduit, empêchant évidemment l’infiltration de la pluie dans les nappes souterraines.
Le phénomène est connu. Il s’agit de ce que les spécialistes appellent « une goutte froide », quand des nuages saturés d’eau se retrouvent bloqués dans une même zone en altitude, et finissent par la laisser s’écouler pendant une certaine période sous forme de pluies diluviennes. Dans le sud de la France, on parle d’épisodes cévenols, ou méditerranéens, plus ou moins intenses, plus ou moins fréquents. Le lien avec le réchauffement de la planète et les dérèglements climatiques qu’il entraîne est évident. On sait que la température de l’atmosphère, et l’élévation de celle des mers et des océans, malgré la prise de conscience tardive des dirigeants qui ont pris quelques mesures, insuffisantes, pour retarder l’échéance, entraînent inéluctablement l’apparition de ces phénomènes aux conséquences dramatiques. Tant que l’humanité privilégiera l’usage des combustibles fossiles et ne basculera pas sur les énergies renouvelables, il faut s’attendre à des catastrophes « naturelles » plus intenses et plus fréquentes. La question est désormais de prendre acte de cette éventualité devenue certitude, et de s’organiser en conséquence.
Car ces inondations catastrophiques ont mis en évidence la fragilité de nos moyens de prévention, qui ont été totalement dépassés malgré le courage et l’héroïsme des sauveteurs qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient, souvent en vain. Ce sont les autorités qui semblent avoir trop tardé à alerter la population. Alors que la météo avait lancé une alerte rouge dès le matin, ce n’est qu’à partir de 20 heures que les messages de prévention ont été envoyés sur les portables. Certains les ont reçus alors que la crue était déjà présente, d’autres ne les ont pas eus du tout. Le bilan humain est très lourd, plus de 150 morts déjà recensées et de nombreux disparus, dont il faut également craindre pour leur vie. Les dégâts matériels seront évidemment énormes, et d’ores et déjà il faut prendre soin des habitants qui ont tout perdu, déblayer, nettoyer, organiser les secours. Lorsque ce sera possible, il est nécessaire aussi de revoir l’ensemble du dispositif pour limiter les effets de ce genre de phénomène qui risque de se reproduire de plus en plus fréquemment.
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