Un grand n’importe quoi

C’est ce qui ressort le plus clairement du discours tenu hier par la Première ministre à la Sorbonne devant un parterre de maires, et qui s’intitulait pompeusement : « violences urbaines : présentation des mesures du gouvernement. » Pour frapper un peu plus les imaginations, la presse le rebaptisait aussitôt en « plan anti-émeutes ». Un objectif ambitieux, destiné à montrer la fermeté du gouvernement et faire croire à une opinion sceptique qu’il a la situation bien en main. La mesure phare du dispositif consiste à « responsabiliser les parents », et comment ? En tapant au porte-monnaie, bien sûr.

Une dent contre la Santé ?

Ce gouvernement aurait-il une dent contre la santé des Français ? Notre système coûte de plus en plus cher à la collectivité et la réponse consiste le plus souvent à dissuader la population d’avoir recours aux soins en laissant le service public se dégrader inéluctablement. C’est depuis le 1er octobre qu’est entrée en vigueur la nouvelle convention sur les soins dentaires, dont la principale caractéristique est la diminution de la prise en charge financière par la Sécurité sociale. L’assurance maladie, qui couvrait jusqu’alors 70 % des frais, ne rembourse plus que 65 % ou même 55 % pour certains actes.

Immigration : le psychodrame

Ou devrais-je plutôt dire : « la pantomime » ? Alors que certains journaux titrent encore sur la fausse confidence de la Première ministre qui aurait évoqué avec Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat le retrait possible de l’article 3 de la future loi sur l’immigration, le patron de son parti dément formellement avoir reçu cette ouverture de la part d’Élisabeth Borne. Pire encore, Éric Ciotti a menacé sur France Inter de déposer et naturellement de voter une motion de censure si le gouvernement tentait de passer en force comme il en a pris la détestable habitude en engageant sa responsabilité au nom de l’article 49.3 de la Constitution.

Import-export

Comme chaque fois que le conflit israélo-palestinien s’est trouvé réactivé sur place, et c’est le cas actuellement, la crainte est forte de voir ces affrontements s’importer en France, que ce soit dans les banlieues ou dans les beaux quartiers. Cette nouvelle guerre ouverte déclenchée dans la bande de Gaza à l’initiative du Hamas en est une illustration, avec une particularité qui serait que les querelles franco-françaises semblent s’être invitées dans un débat déjà suffisamment compliqué. Il n’y avait pas moins de trois manifestations à Paris le week-end dernier qui rassemblaient les soutiens à Israël, ceux qui plaidaient pour les Palestiniens, et ceux qui récusaient toute forme de drapeau, réclamant uniquement un cessez-le-feu général.