Cochons qui s’en dédisent

Ceux qui l’aiment prendront l’autocar. François Bayrou a donc choisi Macron, après en avoir dit pis que pendre il n’y a pas si longtemps. Selon lui, Emmanuel Macron était le candidat des forces de l’argent, celui qui avait pris la succession de Sarkozy et de DSK, et il se montrait très sceptique sur ses chances de succès. Rien, ou presque, n’a changé depuis ces déclarations, si ce n’est que le président du Modem a exprimé son désaccord avec la thèse de Macron concernant le colonialisme qui serait un crime contre l’humanité.

Mais François Bayrou n’en est pas à un reniement près, lui qui n’a jamais réussi à tenir une ligne claire, pris en étau entre la droite et la gauche, quand ce n’est pas entre le centre et le centre, réduit à peau de chagrin. Un ralliement qui devrait faire passer au second plan celui de François de Rugy, candidat battu à la primaire de gauche, et déjà dissident de son parti EELV. Alors, lui, il fait encore plus fort que Bayrou, qui, après tout, ne doit de comptes qu’à son parti croupion et aux quelques électeurs qui lui restent. Sauf erreur de ma part, tous les candidats avaient accepté la règle commune qui était de soutenir celui ou celle qui sortirait vainqueur. C’est même la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon avait refusé de s’y soumettre. Pour François de Rugy, visiblement, cette obligation est devenue facultative dès le moment où son candidat préféré, Manuel Valls, a été éliminé. Naturellement, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il fasse une campagne enthousiaste en faveur de Benoît Hamon, mais il aurait pu avoir la décence de respecter un minimum d’apparences. D’autant plus que Macron ne donne que très peu de garanties concernant l’aspect écologique et environnemental de son projet.

Pour être juste, il faut reconnaître que la situation à droite n’est guère meilleure. À commencer par le parjure de Fillon prêt à candidater s’il est mis en examen. Et si Alain Juppé s’est décidé à le soutenir du bout des lèvres, c’est pour mieux poser ses conditions et envisager une victoire finale de Marine Le Pen comme possible. Quant à Nicolas Sarkozy, il a décidé de faire campagne en faveur de François Fillon depuis le conseil d’administration du groupe AccorHotels, un poste d’observation incomparable de la politique française grâce auquel il pourra superviser les réservations du candidat pour ses déplacements. Un poste qui lui permettra aussi de ne pas vivre aux crochets de sa femme et donc à ne pas l’obliger à remonter sur scène pour notre plus grand soulagement, puisqu’il devrait percevoir une rémunération d’environ 62 000 euros annuels. On est soulagé.

Commentaires  

#1 jacotte 86 23-02-2017 09:48
un pourri, tous pourris
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