
Et Dieu dans tout ça ?
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 24 juin 2025 11:12
- Écrit par Claude Séné

C’est ce que l’on a coutume d’appeler la question « Jacques Chancel », celle qui permet de prendre de la hauteur sur n’importe quelle problématique. Et quand c’est à Donald Trump qu’elle s’adresse, la réponse ne fait guère de doute, spécialement depuis le jour où il a échappé miraculeusement à un attentat, la Providence divine s’étant contentée de lui érafler l’oreille. Il se considère comme béni des dieux, et peut s’adresser directement à Dieu pour le remercier. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait après avoir annoncé la fin de la guerre avec l’Iran, en lui demandant de bénir, non seulement les États-Unis, Israël, et même l’Iran, mais aussi le monde entier, ce qui lui permet d’y prendre « modestement » sa place, si l’on ose dire.
Chapeau l’artiste ! Le président des États-Unis semblait embourbé dans une situation inextricable où l’aurait entraîné Benyamin Netanyahou, celle d’une nouvelle guerre loin du sol national, rejetée par une majorité d’Américains y compris dans son propre camp. Ce qui faisait désordre pour celui qui se présentait en faiseur de paix. Alors, bien sûr, il a échoué à persuader Vladimir Poutine de négocier avec lui un accord sur le dos des Ukrainiens, et la situation de ni guerre ni paix à Gaza et dans les territoires occupés par Israël est toujours aussi catastrophique, mais il peut se targuer d’une réussite : il est parvenu à arrêter une guerre qu’il avait lui-même créée de toutes pièces. C’est lui, personnellement, qui avait interrompu les pourparlers avec l’Iran en 2018 sur le programme nucléaire, et qui n’avait pas honoré la signature des États-Unis pour une nouvelle rencontre il y a peu. Un processus qui va pouvoir reprendre désormais, sous la menace d’une puissance de feu américaine, et la « retenue » des Israéliens, à qui il reste plusieurs fronts à gérer.
Le monde est-il pour autant plus sûr qu’avant ? Les affrontements prennent de plus en plus des allures de guerres de religion. On a évidemment critiqué à juste titre le régime iranien, basé sur une théocratie de la pire espèce qui impose sa loi religieuse à toute la population. La référence constante à la foi aux États-Unis, qui va jusqu’à inscrire la confiance en Dieu sur ses billets de banque, démontre l’influence d’une croyance religieuse sur la plupart des sociétés occidentales. En Israël, pouvoir politique et pouvoir religieux se confondent de plus en plus, ce qui complique d’autant le règlement des conflits de territoires qui s’appuient sur des interprétations de textes considérés comme sacrés. Et que dire des intrications d’une culture rigoriste basée sur l’islam, avec des régimes pour la plupart autoritaires ? Pendant que les dieux s’écharpent par personnes interposées du haut de leur Olympe, les peuples souffrent et leurs aspirations les plus essentielles sont bafouées.