Mieux vaut de rire que de larmes écrire…

Puisque le rire est le propre de l’homme !

Avant Rabelais (Socrate, Platon) et bien après lui, philosophes et psychanalystes (Descartes, Bergson, Spinoza, Freud) se sont tous entendus pour lui reconnaitre un lien social, issu de situations comiques et qu’il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. Ce qui fait rire, ce ne sont pas les objets en soi, mais les attitudes humaines auxquels ils renvoient. L’émotion est la plus grande ennemie du rire qui s’adresse à l’intelligence pure, ce qui explique qu’on peut rire de la chute de quelqu’un avant même de s’inquiéter de son état !

« Le rire est l’expression pure et simple de la joie à condition d’être sans excès et il est bon par soi » (Spinoza). C’est un phénomène culturel différent selon les sociétés, il témoigne de tendances multiples comme la bienveillance, la dérision, l’hostilité, c’est une arme de contre-pouvoir !

C’est un moteur de cohésion sociale, c’est un moyen de communication qui renforce les affinités, qui se partage, qui s’échange, qui suppose une complicité avec d’autres rieurs réels ou imaginaires. On peut sûrement rire de tout, mais pas avec n’importe qui ! Mieux vaut éviter le rire moquerie qui est une forme de haine, car il cherche à tourner en dérision, à blesser quelqu’un, « langage du mépris par indigence d’esprit » La Bruyère.

Rien n’est plus désagréable que le rire jaune, ce rire forcé, qui éclate par contrainte pour masquer un malaise, une émotion négative comme la colère, le dépit, la vexation. Mieux vaut « rire comme un bossu » qui suppose que l’on se tord de rire comme le bossu est tordu lui-même… ou rire comme une baleine, en ouvrant la bouche aussi grande que celle-ci !

De plus en plus, on renvoie le rire aux humoristes, qui savent exploiter les différentes situations capables de le provoquer, par les jeux de mots, par la répétition de gestes, par l’exposition de travers propres à un individu, par la mise en avant du ridicule de certaines mœurs, de rituels… mais l’humour fait sourire plus qu’il ne fait rire.

Il y a même des thérapies par le rire, qu’on pourrait comparer à un jogging du corps et de l’esprit, un rire qui se veut festif avec sérieux (!), efficace, contrôlé, mesuré, ce qui peut être sûrement la pire des choses, car le rire est avant tout un réflexe, et une réaction spontanée !

Il y a aussi « le rire médecin », pratiqué dans les hôpitaux auprès des enfants, des clowns s’ingénient à leur faire oublier le temps d’un rire leur situation douloureuse, c’est une belle association reconnue d’utilité publique !

Notre contexte actuel porte difficilement à rire, et pourtant c’est sûrement un moyen de combler notre besoin de consolation en suspendant l’angoisse pour nous inviter à prendre « le parti d’en rire », « avant que le ciel nous tombe sur la tête », et surtout s’il nous est déjà tombé sur la tête !

 

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Louisette GUIBERT 23-01-2022 11:48
Rira bien qui rira le dernier! Merci, Jacotte...
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