Science-fiction

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, on a fait au gouvernement le reproche justifié de son manque d’anticipation sur les difficultés à venir. Il était toujours pris de court par les développements de la maladie et tardait à mettre en place les mesures nécessaires. Les structures de soin n’ont pas cessé de parer au plus pressé, donnant une impression d’impréparation au sommet de l’état, qui ne cessait de se contredire pour justifier des décisions purement conjoncturelles. Le masque, jugé inutile, voire nuisible, quand on en manquait, a été promu accessoire indispensable lorsqu’il est devenu disponible. Et ce n’est qu’un exemple.

Du manque d’anticipation, on est passé directement à un scénario de science-fiction avec l’annonce du calendrier de sortie de crise, en pleine explosion du nombre de cas recensés. Un épidémiologiste, un vrai, pas un des 67 millions de Français qui ont tous un avis autorisé sur la question, comme sur la composition de l’équipe de France de football, a comparé ce calendrier à celui de l’avent : derrière les dates et les fenêtres annoncées par le gouvernement, il y a forcément quelque chose, mais on ne sait pas quoi. Alors, à tout hasard, on échafaude une hypothèse. Si la situation le permet, le 2 février, certaines restrictions pourront être levées : les jauges de public, le télétravail, le masque à l’extérieur, tandis que les discothèques pourraient rouvrir le 16 février. Nous, nous ne demandons pas mieux. Je dirai même que si les conditions en étaient réunies, je me réjouirais de le faire sans délai. Mais c’est là que l’on s’aperçoit que, s’il y a indiscutablement un aspect fictionnel dans le roman vendu aux Français dans la perspective de lendemains qui chantent et d’élections présidentielles, le volet scientifique fait cruellement défaut. Aucun indicateur, tel que le nombre de contaminations journalières, les hospitalisations, les admissions en réanimation et le nombre de décès liés à l’épidémie, ou encore le taux de reproduction du virus, n’a été officiellement défini.

Au moment où d’autres pays tels que la Grande-Bretagne prennent des mesures d’assouplissement de leurs dispositifs, le président futur candidat veut apparaître sous les traits du père Noël après avoir incarné le père Fouettard qui « emmerde les Français ». Il leur vend ce qu’ils ont envie d’entendre, avec un discours cependant contradictoire puisqu’il doit « en même temps » faire l’article pour son pass vaccinal coercitif tout en rassurant la population. Un exercice d’équilibriste dont nous pourrions faire les frais. Un signe de l’incertitude réelle qui entoure la période à venir, c’est le report des mesures concernant l’école, actuel talon d’Achille du dispositif sanitaire avec des taux de reproduction très élevés chez les enfants, peu concernés par la vaccination. La méthode Coué trouve ici ses limites.

Commentaires  

#1 jacotte86 22-01-2022 11:17
la ficelle est tellement grosse qu'on en reste sans voix...
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