Jeu, set et match ?

Ce qui fait le charme d’un sport comme le tennis, c’est sa capacité à maintenir le suspense jusqu’à la dernière balle jouée, avec des possibilités de retournement de situation inimaginables dans d’autres disciplines quand un protagoniste possède beaucoup d’avance sur l’autre. Nul ne sait donc encore si Novak Djokovic sera autorisé ou non à disputer l’Open d’Australie et à défendre ses chances de remporter le 21e grand chelem de sa carrière. Son sort sera connu seulement lundi prochain, avec le résultat de l’appel qu’il a déposé pour demander à valider son visa d’entrée dans le pays.

Si vous n’avez pas suivi les épisodes précédents de cette série rocambolesque, je vous fais un rapide résumé. Previously, Djoko, numéro un mondial qui refuse de révéler son statut vaccinal, semblait devoir renoncer à se rendre en Australie, faute de prouver qu’il était protégé contre le Covid et ne risquait pas de le transmettre dans un pays très strict sur l’application des normes sanitaires. Et puis, le Serbe, tout sourire, annonçait sa participation grâce à un visa accordé par les autorités australiennes après consultation d’une commission médicale qui lui avait fourni une dérogation. À son arrivée à l’aéroport, Novak était cependant placé à l’isolement en attendant un contrôle de son dossier, un peu mince, semble-t-il. Le Premier ministre australien en personne se déclarait prêt à expulser le joueur si sa dérogation n’était pas pleinement justifiée, aucun passe-droit ne pourrait être accepté par une population qui a subi des contraintes fortes depuis le début de l’épidémie.

Novak Djokovic, s’il était vacciné, aurait pu mettre fin à la polémique en produisant un certificat. S’il avait souhaité participer à cette compétition, comme l’a fait remarquer Rafael Nadal, il était prévenu depuis des mois des exigences des organisateurs et il avait largement le temps de se mettre en règle. Il ne l’a pas souhaité, manifestement par opposition au principe même de cette vaccination. Dans son entourage, on fait valoir une hygiène de vie exemplaire depuis quelques années, qui lui aurait permis de se hisser au sommet du tennis mondial, mais qui me parait insuffisante pour le protéger de toutes les maladies possibles et imaginables, et ne saurait le dispenser de se soumettre aux lois d’un pays. Cette illusion d’invulnérabilité semble être une constante chez les opposants à la vaccination. Les frères Bogdanov, victimes malheureuses récentes de la maladie, n’auraient pas refusé la vaccination par principe, selon l’un de leurs amis, mais parce qu’ils se jugeaient en parfaite santé et n’en voyaient pas la nécessité. Dans un passé pas si éloigné, on a moqué Rika Zaraï parce qu’elle proposait de tout soigner par les plantes et les bains de siège. On connait les bienfaits de la phytothérapie, mais aussi son incapacité à guérir les cancers. Un grand champion de tennis devrait être réaliste sur certains dangers, hygiène de vie ou pas.

Commentaires  

#1 jacotte86 07-01-2022 12:19
encore un qui se croit au dessus des lois...champion de tennis peut-être mais pas champion de civisme
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