Il faut manger pour vivre… et non vivre pour manger ! « L’Avare »

 Cet aphorisme emprunté à Socrate, m’a ouvert quelques réflexions que je me contenterai de situer dans les pays dits riches, le problème de la faim dans le monde où 11 personnes meurent de faim chaque minute méritant beaucoup plus de développement !

Le budget alimentaire du citoyen français moyen est de 17 % du budget global, il faut en moyenne 385 € par mois pour se nourrir pour une personne seule, 473 € pour un couple avec un enfant, on compte les courses, la pause déjeuner, la cantine des enfants… plus les revenus sont élevés, plus la part alimentaire est importante, avec moins de 1000 € la dépense alimentaire est de 203 €, les 18-24 ans ne dépensent que 236 € par mois, ce sont les plus de 60 ans qui dépensent le plus, 431 € mensuels.

Plus le budget est faible, plus la part de l’alimentaire est importante, donc pour les familles à revenus modestes, il faut mettre en place des stratégies d’économie, on récupère les bons d’achat, on se dirige vers les promotions, on fait la comparaison des marques, on essaie d’acheter directement aux producteurs quand c’est possible, et à la maison on cuisine les restes.

Les lieux les plus choisis pour les achats alimentaires, sont les supermarchés, suivis des hypermarchés, 12 % de la clientèle se fournit au hard discount, une petite partie de la population, 4 %, achète sur le marché traditionnel, à la supérette du quartier on achète la baguette ou le camembert oublié !

Le premier critère de choix c’est bien sûr le prix, bien avant la qualité, la composition, la provenance, la date.

Quand le budget ne permet pas de se nourrir, et la pandémie en a augmenté le nombre de 20 %, il y a le recours aux aides alimentaires grâce aux associations caritatives, secours populaire, secours catholique, Croix-Rouge, les Restos du cœur qui fonctionnent grâce aux dons (jusqu’à 47 % pour les Restos du cœur) et aux subventions. Ces derniers à eux seuls distribuent 78 000 t de denrées. On chiffre à 5 500 000 les bénéficiaires qui doivent très souvent dépasser leur honte pour « tendre la main ». « Tu manges ce qu’on te donne, tu ne choisis pas, on mange les restes de la société de consommation ».

Les initiatives citoyennes se multiplient, la mise en place d’épiceries sociales, on te donne un bon, tu choisis ce que tu veux, tu gardes ta dignité ! De cantines solidaires*, de restaurants solidaires à un euro pour les étudiants dans quelques grandes villes universitaires, des distributions de bons d’achat dans quelques communes…

Parallèlement, depuis 2013, l’État a mis en place un « pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire » demandant à ceux qui s’y engageaient de réduire de 50 % les pertes d’ici 2025, en distribuant par exemple les invendus aux restaurants collectifs et aux associations. Le pacte a été reconduit en 2017. Difficile d’en connaître le bilan, il met en cause quatre ministères dont le rôle est de mettre en relation les acteurs concernés, d’être une instance d’échange.

La proposition d’un chèque alimentaire de 30 à 60 € par mois est toujours en discussion, la loi ne verra pas le jour avant 2022, dommage pour tous ceux qui ont faim aujourd’hui !

 

*cf. les petites cantines, lieux de partage et d’échanges.

L’invitée du dimanche