La télévision, « la box » et moi

Deux incidents techniques, arrivés en 24 heures coup sur coup, m’ont plongée dans un abîme de réflexion sur mon « enchainement » à la technologie !

 D’abord la télévision, un rapide historique quant à son évolution, l’intrusion de « cette étrange lucarne » dans la vie des citoyens a commencé dès les années 1935.

Les premières images diffusées en noir et blanc, sur une seule chaîne concernaient une centaine de postes dans les années 1944, puis 3000 dans les années 1964, avec la création de l’ORTF, et une deuxième chaîne, pour concerner aujourd’hui 98 % de la population française !

Cette même ORTF dissoute en 1974 amènera en 1982 la fin du monopole de programmation, puis le lancement du câble en 1984 avec la chaîne payante cryptée Canal+. Suivront deux chaînes commerciales France 5 et TV6 qui deviendront la 5 et M6.

Pour contrôler, la CNCL deviendra en 1989 le CSA. En 1990, Arte voit le jour en tant que chaîne culturelle franco-allemande et puis à partir de 1996 tout va très vite, la diffusion numérique permet le lancement de « bouquets » sur le satellite, en 2005 la TNT s’installe, concernant presque 50 % des possesseurs de téléviseurs soit 12,9 millions de foyers.

On compte aujourd’hui 207 chaînes déclarées au CSA (qui dépend maintenant du ministère de la Culture) plus 42 chaînes de télévision locale. On voit fleurir des chaînes nationales payantes à thème, sports, musique, cinéma, etc.

Ensuite la « box » qui nous connecte à Internet, permet le couplage aux réseaux et aux abonnements multiplay, avec Bouygues, Orange, Free, SFR…, on multiplie les écrans dans les foyers avec l’ordinateur, le smartphone, les tablettes. Cela porte à 5,6 écrans en moyenne par foyer !

86 % des Français soient 44,3 millions de spectateurs, passent en moyenne 3 h 30 devant la télévision, 85 % des programmes regardés sont vus sur TF1 ! Les plus de 50 ans restent plus de cinq heures devant leur poste les 15-34 ans 1 h 43 ! La télévision dont la mission est de diffuser la culture, les informations et distraire, voit les divertissements l’emporter, sont très suivis les séries, les talk-shows, les jeux, les émissions sportives. Les journaux télévisés sont un peu plus suivis depuis la crise COVID, ils arrivent au top 30 des meilleures audiences.

Entre 18 h 30 et 20 h 45, 30 millions de Français sont devant leur grand écran, les plus jeunes regardant sur les autres diffuseurs de médias. Une minorité résiste, ça devient une marque de distinction de ne pas se soumettre à ce déferlement d’images.

On lui reproche beaucoup de formater les cerveaux, de provoquer des pertes de temps, de laisser trop de place aux publicités inutiles, de servir, hélas, de nounou, d’être un média passif… C’est pourtant aussi un outil qui rompt la monotonie, qui permet de lutter contre l’ennui, faisant un rempart contre la solitude, gardant le lien social à partir des informations.

Quand je me trouve privée de sa compagnie bruyante, je trouve ma maison grande et vide, et je me démène pour retrouver son lien ! Et si en même temps, ma box me lâche, et que je me retrouve sans téléphone, sans Internet, je suis paniquée, et je mesure l’intensité de mon « esclavage » que je sais cependant contrôler avec une télécommande !

 

L’invitée du dimanche