Chaud devant

Le feu, qui avec l’eau, l’air, la terre, constitue un des quatre éléments naturels avec lesquels le genre humain doit composer, est peut-être celui qui fascine le plus ! Il peut être son meilleur ami comme son pire ennemi. On le considère comme un risque majeur pour le patrimoine dans le monde entier, il engendre des catastrophes dont l’histoire est féconde, laisse la destruction d’une partie de Notre-Dame de Paris en 2019 n’est pas près de s’effacer de nos mémoires, pas plus que les incendies qui ont ravagé la Californie l’été dernier !

Pour faire jaillir le feu, il faut un combustible, bois, herbe sèche, un comburant, l’oxygène, et un apport d’énergie. Cette dernière peut provenir d’une percussion, ou d’une friction. La percussion, c’est la première méthode qui a été employée par nos ancêtres de la Préhistoire, obtenue par frappe de deux matériaux, le silex par exemple et un autre matériau contenant de la pyrite, provoquant une étincelle chaude, donnant de la braise sur une matière inflammable comme des champignons par exemple, des brindilles mises sur la braise donnaient la flamme. Plus tard, la friction de deux morceaux de bois (pas choisis au hasard), par rotation d’une tige appointée sur une planchette produisait de la sciure qui se transformait en braise, etc.*

Phénomène naturel, advenant par la foudre ou la fermentation, la capacité de le recréer puis de le conserver (c’était il y a pratiquement 1 million d’années), est à la source de l’évolution de l’humanité puisque grâce à lui l’homme a fabriqué des outils de pierre, grâce à la lumière qu’il dégageait, il a allongé le temps de veille, favorisant des interactions autour du feu, une socialisation, et une émergence de cultures : langage, chants, danses, contes…

Il faudra attendre cependant le XVIIIe siècle, pour que Lavoisier explique le phénomène de la combustion en démontrant le rôle primordial de l’oxygène ! Ce fut l’occasion de l’ouverture au développement industriel, 85 % de l’énergie primaire mondiale est obtenue par combustion !

Il est associé à des expressions usuelles, l’une d’entre elles devrait nous interpeller particulièrement, celle du couvre-feu, dont l’origine remonte au Moyen Âge, les habitations étant majoritairement en bois, donc très inflammables, devant les incendies nocturnes multiples dus aux feux incontrôlés, obligation était faite d’éteindre les cheminées en couvrant le feu, dès que le signal était sonné par les églises.

 Il continue à régir notre vie en limitant notre liberté de mouvement en cette période de pandémie ! On n’a pas oublié non plus celui imposé par les nazis pendant l’occupation !

Je pourrais parler aussi du « feu de l’actualité » qui met un événement à la une, « des feux de la rampe » qui sont venus quand l’électricité a remplacé les bougies qui éclairaient la scène du théâtre, le « feu des projecteurs » qui entraîne une exposition publique, « le feu de l’action » qui désigne un phénomène d’excitation au plus haut, et puis celui d’actualité « brûlante ». Le « cessez-le-feu », qui a décidé depuis le 21 mai l’arrêt des bombardements entre le Hamas et Israël, puisse-t-il éteindre pour longtemps les violences assassines !

*les candidats de Koh Lanta devraient apprendre cette leçon

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Louisette Guibert 24-05-2021 17:57
Et le feu de la passion...
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