Voilà !

Bon, voilà, ça, c’est fait. Comme prévu, la France n’a pas remporté le concours 2021 de l’Eurovision. Mais on l’a échappé belle ! ça s’est joué à ça ! il s’en est fallu d’un rien, un twelve points par-ci par-là et l’on était bon pour organiser le méga crochet européen en 2022, alors qu’on aura une élection présidentielle sur les bras et quelques autres chats à fouetter après un Covid long et épuisant dont on espère qu’il nous fichera enfin la paix.

Donc, voilà. Tout est bien qui finit bien avec une place d’honneur. Deuxième, c’est bien deuxième, comme disait toujours Raymond Poulidor, qu’on ne croyait pas sincère pour un sou. J’ai pensé à ce que racontait Coluche qui expliquait qu’il connaissait un boxeur qui n’avait jamais gagné un seul combat, mais qui avait fait deuxième une fois. Et aussi à la chanson de Brel, « au suivant », où, de façon prémonitoire en 1964 il annonçait le triomphe planétaire du groupe Abba en 1974 : « ce ne fut pas Waterloo, non, mais ça ne fut pas Arcole… » et pourtant, la jeune chanteuse représentant la France a bien tenté de franchir l’obstacle en brandissant l’étendard national à la façon d’un Bonaparte sur le pont d’Arcole. Chanter en français une chanson « à texte » devant un public qui ne comprend pas un traitre mot de la langue de Molière et à peine quelques rudiments de celle de Shakespeare est certes courageux, mais un peu suicidaire. Depuis que Marie Myriam a réussi sur un malentendu à gagner le concours il y a 44 ans, nous sommes restés sur l’illusion que notre supposée excellence pourvoirait à tout. Force est de se rendre à l’évidence. La fameuse chanson française « à la papa » ne fait plus recette à l’international. Mais la « French touch » est assez cotée sur le marché des musiques électroniques.

Enfin, voilà. Je dis ça, je ne dis rien, moi. Si l’on considère que le pays gagnant doit organiser l’édition suivante du concours, et que cette petite plaisanterie coûte la bagatelle d’une trentaine de millions d’euros, il vaudrait mieux y réfléchir à deux fois. On n’aura pas tous les ans la chance de devoir annuler la manifestation comme en 2020 pour cause de pandémie. Pour revenir à la performance de Barbara Pravi, elle aura permis de faire découvrir cette jeune artiste au public francophone, et c’est déjà ça. Elle vaut mieux que la comparaison stupide avec Édith Piaf, une manie bien française de toujours ramener à des modèles archétypaux au lieu de s’intéresser à la personnalité et à l’originalité d’un artiste en devenir. Souhaitons-lui la bienvenue en attendant de découvrir ses prochaines prestations. Voilà, c’est dit !

Commentaires  

#1 jacotte 86 24-05-2021 13:12
et voili...
Citer