Le Bon Dieu sans confession
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 29 juillet 2016 11:04
- Écrit par Claude Séné
C’est ce que le prêtre assassiné aurait probablement donné à ses agresseurs s’ils n’avaient été d’une autre religion que la sienne, en particulier Abdel Malik Petitjean, dont le nom est à lui seul le témoin d’une rencontre entre deux civilisations. Si la plupart des islamistes radicaux expriment publiquement leurs convictions, tout en se gardant de dévoiler leurs projets meurtriers, certains font preuve d’une dissimulation rendant encore plus difficile la prévention de leurs plans criminels. Abdel Malik Petitjean était apparemment un garçon de 19 ans sans histoire, bon fils, et inséré dans la société.
Sa mère, probablement sincère, refusait de croire à la culpabilité de son fils. Ses amis l’avaient entendu condamner les attentats commis par Daech, et s’il fréquentait la mosquée, il n’avait montré aucun signe de radicalisation ni dans sa pratique ni dans ses propos. Inconnu des services de police, ce n’est que récemment qu’il s’était signalé à l’attention des services spécialisés en tentant de se rendre en Syrie. En ce qui le concerne, il pourrait donc s’agir d’une radicalisation fulgurante suivie d’un passage à l’acte immédiat, dans des circonstances qui restent à définir. Mais ce n’est pas certain, si l’on se réfère au cas du terroriste responsable de la mort de 84 personnes à Nice. Lui aussi, on a cru tout d’abord qu’il avait planifié son acte au dernier moment avant de s’apercevoir qu’il avait préparé soigneusement son geste atroce depuis au moins un an. Par ailleurs, son profil était loin de correspondre à l’idée que l’on se fait d’un musulman pratiquant. Il est décrit, y compris par son propre père, comme un dragueur invétéré, buvant de l’alcool et se droguant, ne respectant pas le jeune rituel, ne fréquentant pas la mosquée pas plus qu’il n’effectuait les prières journalières. Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait même pris des cours de salsa, s’habillait à l’occidentale, mangeait du porc et menait une vie sexuelle qualifiée de « débridée ». Ses motivations idéologiques ne font toutefois guère de doute, au vu du contenu de son ordinateur.
Beaucoup plus floues sont les raisons de la tuerie d’Orlando dans le club gay de la ville. Omar Mateen était un habitué, apparemment homosexuel lui-même, malgré des déclarations homophobes à l’usage de son père. Un témoignage le présente comme frustré et en colère contre la communauté gay des latinos, dont il aurait voulu se venger. Ces quelques exemples montrent la difficulté de prévoir le passage à l’acte de personnalités très différentes, dont la plupart sont très éloignées des stéréotypes des terroristes tels que l’on se les représente, et qui pratiquent la dissimulation de leurs funestes desseins.