Le Taj Mahal

Autre merveille du monde. C’est un mausolée construit au bord de la rivière Yamuna en Inde, à Agra capitale moghole à 200 km au sud de New Delhi.

Construit par l’empereur moghol Shah Jahan en 1631, terminé en 1648, en mémoire de son épouse Mumtaz, morte en mettant au monde son 14e enfant (sept étaient déjà morts).

C’est un monument tout de marbre blanc, un joyau d’architecture qui a coûté un milliard de dollars américains, combinant des éléments architecturaux islamiques, ottomans et indiens. Les matériaux pour sa construction venaient de différentes régions de l’Inde et d’Asie. Le marbre blanc est incrusté de 28 types de pierres fines, les fondations sont des piloris en acajou supportant 25 t par mètre carré.

Au fond d’un jardin clos par une enceinte percée de quatre portes qui sont en fait chacune un pavillon de grès rouge incrusté de mosaïques géométriques de marbre blanc, la porte principale haute de 30 m est encadrée de quatre tours hexagonales. C’est un chef-d’œuvre universellement admiré, inscrit au patrimoine de l’humanité, qui a mobilisé 22 000 esclaves et des artisans venus de l’Europe et d’Asie centrale, assistés de plus de 1000 éléphants !

Il a fallu le protéger des attaques aériennes de la Luftwaffe et du Japon en 1942, en le cachant sous un échafaudage et des piles de bambou, il fait l’objet de sécurité renforcée contre la menace d’une guerre avec le Pakistan voisin. Mais la plus grande menace actuelle c’est la pollution environnementale, les pluies acides qui attaquent le marbre et les incrustations. Une zone de 10 400 km² le protège du trafic automobile, on ne peut l’approcher qu’en marchant ou à dos de chameau. Il reçoit 6 millions de visiteurs par an, dont 800 000 étrangers.

Symboliquement, il est la marque d’un empereur despote, imbu de sa personne, imposant une vision du soufisme dans un pays majoritairement musulman, affichant sa légitimité du pouvoir moghol.

Plus qu’un mausolée, c’est un instrument de pouvoir, tout comme Versailles construit au cours du même siècle le fut pour Louis XIV.

 Il suscite la haine des nationalistes hindous, le BJP, avec à sa tête le Premier ministre actuel, qui le considèrent comme une tache dans la culture indienne, construit par des traîtres, ayant coûté la vie à des milliers d’hindous persécutés.

Mais comme le site représente un poids économique important, avec entre autres plus de 400 000 emplois, alors peu importe qui, pourquoi… grâce aux ouvriers indiens, à leur sang et leur sueur, le Taj Mahal reste un trésor indien, que le gouvernement de Narendra Modi (notre invité du 14 juillet) xénophobe, raciste vis-à-vis des musulmans, médiatise avec des visites de dignitaires étrangers.

Les militantes féministes, contestent l’image romantique du mausolée… elles dénoncent la culture du harem, sa coutume de séquestration des femmes et les mensonges sur la vie et la mort de Mumtaz. Premier choix parmi les 2000 femmes du harem, affaiblie par des grossesses multiples, forcée de subir, elle est décédée à la suite d’une hémorragie post-partum… si elle était pour lui autre chose qu’un utérus et un jouet sexuel, le Shah aurait dû prendre soin de sa santé !

Dans l’absolu, le Taj Mahal reste une merveille qui « s’élève au bord du fleuve, telle une larme solitaire sur la joue du temps » Rabin Tagore

L’invitée du dimanche