De quoi le 14 juillet est-il le nom ?

Pour les Français, le 14 juillet est le jour de la fête nationale, choisi pour commémorer un moment symbolique de la Révolution française, la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Pour une raison qui lui est propre, le président actuel, Emmanuel Macron, semble vouloir se débarrasser de ce symbole révolutionnaire. Alors que tous ses prédécesseurs s’adressaient systématiquement aux Français à l’occasion de cette célébration, ce président, qui met un point d’honneur à ne rien faire comme tout le monde, n’a pris la parole que deux fois, en 2020 et 2022, pour sacrifier à la tradition.

Il aurait eu d’autant plus de raisons cette année de pratiquer l’interview habituelle, que c’est lui-même, il y a quelques mois, qui avait donné rendez-vous aux Français pour faire le bilan de l’action gouvernementale sur 100 jours après le conflit interminable lié à la réforme des retraites. Mais pour prendre la parole, il est préférable d’avoir quelque chose à dire, ce qui ne semble pas le cas du Président, qui n’a toujours pas trouvé le lapin à cinq pattes qui pourrait remplacer une Première ministre besogneuse, qu’il garde, faute de mieux. Si Emmanuel Macron attend pour s’exprimer que le 14 juillet soit passé, c’est aussi probablement parce qu’il pressent des incidents fortement médiatisés après les émeutes qui ont enflammé dernièrement les « quartiers ». La syntaxe présidentielle en est le révélateur. Tel le petit Gibus de la Guerre des boutons, « si j’aurais su, j’aurais pas venu », il commence une phrase par « s’il y avait quelques débordements » avant de la conclure au futur simple : « nous interviendrons », qui ne laisse aucune place au doute du conditionnel attendu : « nous interviendrions ».

Les 13 et 14 juillet seront en effet les jours de tous les dangers. D’aucuns font remarquer que la révolte fait partie de la culture française, y compris dans l’hymne national, et qu’il peut être légitime de se dresser contre le pouvoir établi. Le président craint plus que tout le retour des images désastreuses des Gilets jaunes investissant l’Arc de triomphe en toute impunité, sapant l’autorité d’un chef de l’état totalement dépassé. L’ordre doit être maintenu à tout prix, fut-ce au détriment des libertés individuelles, et pour cela il a mis les petits plats dans les grands, avec 45 000 policiers pour encadrer les « festivités ». Il pourra ainsi recevoir en toute quiétude le Premier ministre Narendra Modi, qui ne représente pas précisément l’exemplarité démocratique dans son pays, l’Inde. Quant à la Révolution française, j’ai entendu un éminent intellectuel rappeler que le 14 juillet était à l’origine la fête de la Fédération célébrée en 1790 pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille, un évènement pacifique, donc. Et surtout, une pirouette pour tenter de vider la fête nationale de son sens originel.

Commentaires  

#1 jacotte86 13-07-2023 19:07
tu fais le mauvais esprit, tu oublies que grâce à cette fête , en bon vrp il va remplir les caisses de l'état avec les ventes d'avions ...ça mérite quelque indulgence!!!
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