Shocking !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 17 février 2022 10:59
- Écrit par Claude Séné
Alors que sa gracieuse majesté Élisabeth II s’apprête à fêter avec une certaine discrétion un jubilé de platine à l’occasion de ses 70 ans de règne, les ennuis continuent de s’amonceler sur sa descendance, pour le plus grand profit des tabloïds et de la presse à scandale. La reine elle-même a été épargnée par les affaires. À l’âge respectable de 95 ans, elle s’est toujours tenue à sa ligne de conduite de ne pas intervenir dans les décisions de l’exécutif, confié au Premier ministre, qu’elle désigne, mais dont le choix est dicté par les résultats des élections. Elle s’est également abstenue de donner son avis sur les grandes questions d’orientation politique, afin de ne pas interférer sur les prérogatives des uns et des autres.
Même si elle a subi quelques alertes de santé, dont une l’a amenée à une courte hospitalisation, elle semble en mesure de régner jusqu’à son dernier souffle comme elle s’est engagée à le faire au moment de son couronnement, en 1952. La cérémonie était retransmise à la télévision, et, en France, c’était Léon Zitrone qui se chargeait du commentaire. J’imagine que ce sera Stéphane Bern qui prendra la relève, le jour venu, quand la souveraine devra quitter cette vallée de larmes. J’ai donc l’impression d’avoir toujours vécu avec cette femme sur le trône d’Angleterre, et elle semble en mesure de nous enterrer tous. Cette longévité exceptionnelle me parait due non seulement à une complexion physique hors du commun, mais aussi probablement à un sentiment intérieur que son fils ainé, Charles, n’est pas assez mûr malgré ses 73 ans, pour endosser les habits de monarque, et que, d’ailleurs, il ne sera jamais vraiment prêt. Apparemment, elle fait plus confiance à son épouse, Camilla, dont elle souhaite qu’elle puisse porter le titre de reine consort lorsque Charles accèdera au trône.
Ses pires craintes viennent d’être confirmées avec la révélation d’un scandale financier dont la royauté se serait bien passée : une des fondations du futur roi monnayait des titres de noblesse ou des distinctions honorifiques à de riches donateurs étrangers. Mais le pire, c’est que si l’héritier du trône devait se désister, la relève n’est pas assurée. Le frère cadet de Charles, Andrew, mis en cause dans une affaire d’agression sexuelle sur mineure, a préféré transiger avec son accusatrice pour éviter un procès, et les petits-enfants, Harry et William, dont la mésentente est actée, ainsi que celle de leurs épouses respectives, ne sont à l’abri d’aucun scandale, eux dont l’existence s’est toujours déroulée sous l’objectif de la presse people. On comprend donc les réticences de la reine à faire valoir des droits à une retraite bien méritée. Quant à nous, Français, qui avons coupé la tête de Louis XVI et celle de Marie-Antoinette, nous laissons à nos voisins britanniques le privilège douteux d’entretenir une famille royale, nous contentant d’un monarque républicain, suffisamment coûteux.