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Drague hyper lourde
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 24 mars 2021 10:53
- Écrit par Claude Séné
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Canal Plus a diffusé récemment une émission sur un sujet difficile, où la chaîne ne tenait pas précisément le beau rôle, sur le sexisme à la télévision, et spécialement dans les rédactions sportives. Les journalistes femmes y révélaient des faits, bien connus pour les uns, moins ou pas du tout pour les autres. Tout le monde en prenait pour son grade, excepté le chroniqueur vedette de la chaîne, Pierre Ménès, mystérieusement épargné grâce à un caviardage, une censure des passages le concernant dans le documentaire « je ne suis pas une salope ».
Pierrot, pour les intimes de la chaîne, est une personnalité clivante, qui s’est fait une spécialité de la critique vacharde de certains joueurs, notamment les gardiens de but, à qui il ne pardonne aucune erreur, et de tous les arbitres en général, soupçonnés systématiquement d’incompétence plus que de favoritisme. Les abonnés l’adorent ou le détestent en général, à cause de son côté « grande gueule ». Il devrait logiquement perdre quelques-uns de ses supporters après les révélations, images à l’appui, de son comportement avec ses collègues féminines. J’ai trouvé particulièrement choquante une séquence, où il se permet, en direct, d’embrasser de force une journaliste, Francesca Antonietti. Juste après ce qu’il faut bien appeler une agression, il regagne son siège, visage fermé, comme s’il se rendait compte après coup qu’il vient de faire une énorme bêtise, dont il ne semble retirer aucune satisfaction, comme si, et c’est peut-être le cas, il s’agissait d’un pari stupide qu’il aurait voulu à toute force mener au bout. Et c’est la journaliste, qui n’y est pour rien, qui est atrocement gênée et ne sait plus où se mettre. Pierre Ménès, à la demande de la chaîne, va essayer de se justifier, sans s’excuser vraiment, en évoquant une « autre période » où c’était plus simple, avant qu’on ne puisse plus rien dire, selon l’argumentaire machiste ordinaire.
Malheureusement, cet incident n’est pas isolé. Pierre Ménès a également embrassé de force une autre journaliste maison, et soulevé les jupes d’une troisième, un épisode dont il n’aurait pas gardé le moindre souvenir. Peut-être s’imagine-t-il faire un cadeau à ses collègues féminines en les gratifiant de ce genre d’hommage, que je pourrais qualifier de drague hyper lourde, si je ne craignais à mon tour d’être taxé de discrimination et même de grossophobie, car il faut rappeler que le consultant de Canal Plus est au-delà de la surcharge pondérale et plutôt dans la zone de l’obésité, voire l’obésité sévère à certains moments de son existence. Je doute qu’il représente un idéal féminin, mais même dans ce cas, son comportement serait totalement inadmissible. Le seul point que l’on peut reconnaitre, c’est que la société a effectivement évolué et que ce genre de geste complètement déplacé est devenu proprement inimaginable, et c’est heureux.
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