Centenaires

La France adore les commémorations de toutes sortes. Mais elle ne leur réserve pas à toutes le même sort. C’est ainsi qu’il n’y aura probablement pas de festivités pour rappeler qu’il y a exactement un siècle, les socialistes, réunis en congrès à Tours, allaient se scinder en deux groupes d’inégale importance. Les plus nombreux fondant la Section française de l’Internationale communiste, futur Parti communiste français, tandis qu’une minorité restait adhérente de la SFIO, section française de l’internationale ouvrière, rebaptisée plus tard Parti socialiste. Curieusement, c’est la même année que se serait tenu le premier concours de beauté, qui ne s’appelait pas encore l’élection de Miss France.

L’intérêt de ce genre de compétition est pour moi voisin de zéro, avec des candidates dont on s’efforce de mettre en valeur les qualités intellectuelles et la culture générale, alors que ce sont leurs mensurations et leur plastique que doit départager un jury que l’on qualifierait de faux-cul, si on l’osait. Bon ! osons-le. Cette année, le scandale n’est pas venu de la découverte de photos dénudées de l’une ou l’autre des futures miss, ce qui est formellement prohibé par le règlement, mais d’insultes à caractère raciste visant Miss Provence, première dauphine de Miss France, qui a imprudemment mentionné des origines israéliennes en se présentant. La fachosphère s’en est donné à cœur joie sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, qui n’a pas levé le petit doigt pour retirer les commentaires haineux visant April Benayoum, comme la loi et une déontologie élémentaire aurait dû le lui imposer.

On sait que les réseaux sociaux font la guerre à la nudité sous toutes ses formes et s’empressent de censurer la moindre surface de peau illicite décelée par leurs algorithmes. On voit donc que le laxisme à l’égard des « haineux », notamment antisémites ou racistes résulte bien d’une volonté délibérée de les tolérer. Le gouvernement français, par la voix de Marlène Schiappa, a donc raison de les pointer du doigt et de leur demander de respecter strictement et rapidement la loi en retirant ces contenus. Mais il ne peut s’exonérer de ses propres responsabilités et doit demander au parquet de se saisir de toutes ces affaires, sans attendre que les victimes portent plainte. Les autorités stigmatisent volontiers les internautes qui se réfugient derrière un anonymat qui serait responsable de tous nos maux, en oubliant volontairement que la plupart des auteurs de commentaires haineux peuvent facilement être retrouvés et identifiés, si l’état s’en donne la peine. C’est donc un manque de volonté politique qui permet à ces dangereux crétins de croître et de prospérer en toute impunité. Au lieu de s’attaquer sérieusement à débusquer et sanctionner la petite minorité d’internautes qui se livre à ces jeux imbéciles, on préfère se défausser de ses responsabilités sur les plateformes, ou proposer des lois restreignant les libertés de tous les citoyens pour régler un problème de simple police.

Commentaires  

#1 jacotte 86 22-12-2020 11:42
encore une preuve d'incompétence ou de lâcheté au choix!
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