Occupez-vous de vos affaires !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 2 mai 2020 10:14
- Écrit par Claude Séné
Contrairement à leur réputation d’indiscipline, partagée avec la plupart des Européens « du sud », les Français ont remarquablement observé les règles de confinement pourtant drastique qui leur ont été imposées. Finalement, les pays « nordiques », ou anglo-saxons, dont on vante souvent la rigueur, opposée à l’esprit de fronde des irréductibles Gaulois, ne se sont pas montrés plus raisonnables que nous. Pire encore, c’est aux États-Unis qu’avec la bénédiction de leur président irresponsable, des militants endoctrinés ont réclamé, les armes à la main, le droit de s’exposer à la maladie.
À côté de cela, les quelques manquements observés en France, comme ce bal improvisé sur une place publique à Paris, font figure de peccadilles. Passé l’effet de surprise et la satisfaction de constater que notre pays est capable de s’adapter aux pires conditions, il est permis de s’interroger sur l’aspect démocratique de la situation actuelle. Nous sommes toujours en période d’urgence sanitaire, et il est question de la prolonger aussi longtemps que ce sera nécessaire, donc pendant de longs mois, très probablement. Bien sûr, les choses sont faites dans les règles constitutionnelles et il n’y a pas trace de coup d’État là-dedans, mais il n’empêche que les libertés individuelles sont très nettement affectées par ce contexte, notamment celle d’aller et venir. C’est alors que l’on redécouvre le pouvoir exorbitant accordé à l’exécutif, quand lui et le pouvoir législatif ne font qu’un, par la grâce d’élections parlementaires dans la foulée des présidentielles. Le monarque républicain que nous plaçons tous les 5 ans à la tête de l’état dispose en pratique des pleins pouvoirs, pour le meilleur ou malheureusement pour le pire.
En temps ordinaire, nous subissons déjà le contrecoup de ses options, de ses croyances, de son idéologie. Les réformes qu’Emmanuel Macron a voulu nous imposer pour notre bien ont démontré tout son pouvoir de nuisance, avant que la crise sanitaire ne vienne balayer ces lubies dangereuses, pour longtemps, espérons-le. Ce virus a fait basculer le pays dans une autre dimension. Il ne s’agit plus seulement d’options dans la gestion de la richesse nationale, et c’est déjà important, mais de survie. Nous savions déjà que s’abstenir de voter ou voter pour certaines idées ou certaines personnes pouvait nuire gravement à la démocratie, il faut désormais y ajouter que mettre au pouvoir des incompétents peut avoir des conséquences vitales immédiates. Le manque d’organisation et de prévoyance tue aussi sûrement que le virus lui-même. S’il n’y avait qu’une leçon à retenir de cette crise, ce serait que les citoyens ont tout intérêt à reprendre la main en s’occupant personnellement de leurs affaires et ne pas déléguer leur pouvoir à n’importe qui, juste pour voir, comme on l’entend parfois.
Commentaires
Encore faudrait-il que tous ceux qui ne souhaitent pas voir l'un ou l'autre des candidats probables s'emparer du pouvoir s'unissent une fois pour toutes, et constituent un courant fort, avec une orientation juste, et une détermination sans faille.
Il faut savoir ce que l'on veut quand on dénigre ce qu'on a.