La vérité si je mens

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, était invité la semaine dernière à la matinale de France Inter pour répondre aux questions des journalistes et des auditeurs de la station. J’ai été frappé du fait que l’un d’entre eux l’apostrophe durement sur ses mensonges répétés à propos de la question des masques qui manquent cruellement, en s’attirant seulement un démenti très mesuré de la part du ministre. Il me semble que si j’étais accusé de mentir, que ce soit justifié ou non, je réagirais beaucoup plus vigoureusement.

Et surtout, à la place du ministre, j’aurais tenté d’argumenter beaucoup plus sérieusement qu’il ne l’a fait, se contentant de proclamer sa volonté de transparence en général, sans rien démontrer, probablement parce que c’est impossible, sur la question de la gestion désastreuse des masques en particulier. Tout se passe comme si les politiques considéraient les faits comme des opinions. Leurs adversaires les accusent de mensonge ? Et alors ! c’est leur point de vue qui prévaut puisqu’ils sont aux manettes. Le Premier ministre va octroyer un vote sur son plan de déconfinement, et les députés de l’opposition devraient s’en estimer heureux, bien que leur droit de parole soit réduit à la portion congrue. Les mensonges d’état semblent désormais un droit acquis, une prérogative du pouvoir, et l’on s’étonnera que selon un dernier sondage du JDD, seuls 39 % des Français font encore confiance au gouvernement pour mener à bien la lutte contre le coronavirus.

C’est à se demander si l’on ne devrait pas faire jurer sur la bible, la constitution ou que sais-je, les       responsables politiques de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité quand ils prennent la parole. Et si cela ne suffit pas, il faudrait envisager de les soumettre au fameux polygraphe, au détecteur de mensonges. Il faut évidemment être conscient que pour certains le travestissement de la vérité est devenu une seconde nature, comme Donald Trump qui aligne les mensonges éhontés comme de véritables colliers de perles, mais cela en dissuadera peut-être une partie. Pour ceux qui trouveraient le dispositif de détection de mensonges trop lourd et le harnachement nécessaire trop disgracieux, j’ai découvert qu’il en existe une version ludique, pour un prix dérisoire. Il s’agit d’un objet en forme de demi-sphère sur lequel on pose ses doigts et qui envoie une décharge électrique dans la main en cas de réponse mensongère. L’appareil fonctionne avec trois piles classiques, non fournies. Une autre version, moins cruelle, se contente d’indiquer la véracité par une lampe colorée. Au-delà de la punition, modérée, un tel dispositif aurait l’immense avantage d’obliger les intéressés à réfléchir à deux fois avant de prendre le risque d’être pris en flagrant délit de mensonge. Cela vaut la peine d’être étudié.

Commentaires  

#1 jacotte86 27-04-2020 10:48
on pourrait peut-être aussi leur greffer le nez de Pinocchio ce serait rigolo!!
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