![](/images/breton_assis.png)
Chaussure à son pied
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 31 janvier 2020 10:27
- Écrit par Claude Séné
![](/images/breton_assis.png)
Je sais. Ce n’est pas bien d’attaquer les gens sur leur physique ou sur leur nom, mais je n’ai pas pu m’empêcher de relever que l’un des avocats du cardinal Barbarin s’appelait André Soulier et j’ai trouvé particulièrement affligeante la déclaration qu’il a faite à la presse à propos de la relaxe en appel de son client dans l’affaire de la non-dénonciation des abus et des crimes du prêtre pédophile Bernard Preynat. Comme il fallait s’y attendre, maitre Soulier interprète l’absence de condamnation comme une preuve de l’innocence de son client.
Passe encore de clamer à l’innocence outragée, malgré l’évidence des faits, mais s’en prendre aux victimes en laissant entendre qu’elles ont accusé à tort son client est parfaitement insupportable. Selon André Soulier, Philippe Barbarin a toujours témoigné de la « compassion » à l’égard des victimes. Il aurait mieux fait d’agir concrètement pour mettre ce prédateur sexuel hors d’état de nuire. La décision de la Cour d’appel est totalement incompréhensible, y compris pour Maître Soulier qui se déclare prêt à croire à l’existence des anges après cette divine surprise. L’argumentation de la Cour s’appuie sur le fait que les victimes qui s’étaient confiées au cardinal auraient pu porter plainte elles-mêmes. Elle admet donc comme un fait acquis que Monseigneur Barbarin a eu connaissance de ces crimes à une époque où ils n’étaient pas prescrits. Maître Soulier argumente dans le même sens en demandant que l’on distingue les errements de l’église de l’attitude des individus, son client ne devant pas, selon lui, en porter le poids à la manière d’un bouc émissaire.
Tant de jésuitisme et d’hypocrisie sont proprement écœurants. Mais cela ne suffit pas à Philippe Barbarin qui veut pousser son avantage en renouvelant sa proposition de démission de sa charge de primat des Gaules, à seule fin d’obtenir du Pape qu’il lui accorde publiquement son soutien. Ce qu’il fera probablement, même si c’est à contrecœur, pour ne pas rajouter du scandale au scandale en désavouant un notable de la chrétienté. Cette fausse humilité est insupportable. J’aurais bien aimé être petite souris au presbytère de la Cathédrale de Lyon pour voir comment le cardinal Barbarin a partagé la nouvelle de sa relaxe. J’imagine que le vin de messe devait être millésimé pour l’occasion et que, comme un certain Tartuffe, il a dû déjeuner de fort bon appétit. Il ne devrait toutefois pas trop se précipiter pour fêter sa « victoire », acquise sur le dos des victimes des abus des prêtres pédophiles et de la lâcheté de l’institution catholique, dont il était et est toujours un des piliers, car il existe un troisième échelon de juridiction, la Cour de cassation, d’ores et déjà saisie.
Commentaires