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Quand un people chasse l’autre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 10 janvier 2020 10:28
- Écrit par Claude Séné
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Malgré l’abondance de l’actualité et les incendies dramatiques qui ravagent l’Australie, micros et caméras du monde entier étaient braqués mercredi dernier sur le Liban et la conférence de presse donnée par Carlos Ghosn après sa rocambolesque évasion depuis le Japon où il attendait son jugement dans le différend qui l’oppose à Nissan et au fisc japonais. Comme beaucoup, j’ai été surpris du soutien inattendu que lui a apporté en France Jean-Luc Mélenchon, habituellement plus sévère avec les patrons d’entreprises du CAC 40.
Pour ma part, je réserverai ma compréhension et mon soutien à des personnes qui n’ont pas eu la chance d’amasser une fortune considérable qui permet à Carlos Ghosn d’échapper à la justice d’un pays souverain, quoi qu’on pense par ailleurs des procédés qui ont abouti à ce procès à venir. Que les intérêts de l’état japonais coïncident avec les accusations portées contre l’ancien dirigeant de l’alliance Renault-Nissan ne fait guère de doute, mais ne constitue pas un certificat d’innocence du PDG, qui semble avoir eu une tendance fâcheuse à confondre les finances de l’entreprise avec les siennes propres, notamment quand il s’agissait d’organiser des festivités privées dans le cadre prestigieux du château de Versailles. Je n’ai pas soutenu François de Rugy quand il utilisait les fastes de la république pour honorer ses convives, et je ne vois pas de raison d’en juger autrement s’agissant de Carlos Ghosn. Pour tout dire, mobiliser la presse du monde entier pour entendre les doléances d’un ex-prisonnier à l’égard duquel les sévices les plus importants semblent avoir été la limitation à 2 douches hebdomadaires me parait quelque peu excessif, en regard du traitement réservé aux opposants dans de nombreux pays non démocratiques.
Las ! l’emballement médiatique allait être de courte durée. Le témoignage de l’ancien PDG serait relégué aux oubliettes de l’Histoire à cause d’un véritable coup de tonnerre dont l’importance mondiale n’a pas pu vous échapper : l’évasion du couple princier formé par Harry, petit-fils de la Reine d’Angleterre, et Megan Markle, son épouse américaine, qui ont décidé de prendre leurs distances avec la famille royale. À part révéler l’existence d’un fils caché de Johnny Hallyday qui hériterait de la totalité du patrimoine pour lequel se déchirent sa veuve et ses orphelins, je ne vois pas ce qui pourrait être plus sensationnel. Jusqu’à demain. Car l’avenir a ceci de passionnant qu’il ne peut pas être anticipé, et qu’il se charge de démentir les pronostics les plus élaborés et les prévisions les plus fiables. Tant que les peuples garderont cette propension à se projeter dans le destin de ces personnalités jugées remarquables pour de bonnes ou de mauvaises raisons, les journaux spécialisés n’auront pas de soucis à se faire.
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