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Dimanche, j’ai piscine
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 8 novembre 2019 10:22
- Écrit par Claude Séné
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Interrogé sur sa participation éventuelle à la manifestation contre l’islamophobie prévue le 10 novembre, François Ruffin a tenté de se défausser en expliquant que le dimanche, il jouait au foot. Il est pourtant signataire de la tribune publiée dans Libération le 1er novembre après l’attentat contre la mosquée de Bayonne, qui dénonce un climat délétère à l’encontre des musulmans, de plus en plus souvent stigmatisés et amalgamés à la mouvance salafiste associée au terrorisme international et à l’état islamique, dont seul le territoire s’est amenuisé.
Peut-on protester de tout, comme on pourrait, ou non, rire de tout ? À la question, François Ruffin, et avec lui un certain nombre de personnalités qui partagent le constat de l’ostracisation des citoyens de confession musulmane, répond : « oui, mais pas avec n’importe qui ». Parce qu’au premier rang de la manif il risque bien de se retrouver le CCIF, le Conseil contre l’islamophobie en France, un organisme proche des Frères musulmans, dont les positions sont loin d’être progressistes, notamment vis-à-vis des femmes. D’ailleurs, après coup, certaines personnalités ont retiré leur signature du texte ou ont exprimé des réserves notamment sur la mention de lois supposées liberticides concernant le port du voile. Sous couleur de protester contre des actes visiblement répréhensibles visant la communauté musulmane, il ne faudrait pas que cela se transforme en une justification d’une pratique religieuse intégriste. Pas plus que la défense de la pratique religieuse hébraïque ne saurait valoir accord sur la politique israélienne dans les territoires occupés.
Il est paradoxal de constater que la notion même de laïcité est contestée par les religieux de toutes obédiences, alors qu’elle est, à mon sens, le meilleur rempart contre les persécutions et les menaces sur la liberté de culte et d’une façon plus générale, de penser. La France est toujours régie par la loi de 1905 qui a consacré la séparation des églises et de l’état, qui garantit à chacun de pouvoir adhérer à une religion ou pas, et de pratiquer son culte sans entraves. En échange de quoi, les religions n’interviennent pas dans le débat politique es qualité. Les présidents ne jurent pas sur la bible et Dieu n’est pas mentionné sur les billets de banque. Alors que des rumeurs prêtent l’intention au pouvoir actuel de rediscuter des principes mêmes de la laïcité, pour en faire une arme électorale, il me semble que la défendre serait un des meilleurs moyens de protéger les religions, y compris l’Islam, à condition qu’il renonce à vouloir imposer sa loi religieuse au-dessus de nos lois nationales, ce qui est acquis pour l’immense majorité des musulmans français. J’aurai donc piscine, dimanche, sauf si le bassin est réquisitionné pour des femmes en burkini.