Le début de la fin ?

Le meilleur atout de Donald Trump ? Prétendre avec obstination être meilleur que tout le monde et travestir la réalité afin qu’elle corresponde à l’idée qu’il s’en fait avec plus ou moins de sincérité. Son plus gros handicap : être confondu par des évidences contredisant l’image d’Épinal qu’il s’efforce d’afficher, sans nécessairement y croire lui-même. Les faits sont têtus, et l’échec de sa stratégie de dialogue direct avec Vladimir Poutine qui devait mettre fin à la guerre de la Russie contre l’Ukraine en quelques heures, quelques jours ou quelques mois, est devenu patent. Il rencontre également des difficultés à mettre en place les augmentations massives de droits de douane qu’il a annoncées.

Au point de déclencher des mouvements de panique dans les milieux financiers, qui l’obligent à des voltefaces répétitives pour ne pas affoler définitivement les marchés en provoquant une crise dans toutes les places boursières au niveau mondial. Les opposants au président Trump ont même défini un schéma de comportement résumé par l’acronyme « Taco » pour définir son attitude. Le taco est à l’origine un plat de rue mexicain, assez rustique et populaire qui se mange sur le pouce. Dans cette version moderne, il signifie : « Trump Always Chikens Out », une expression inventée par un économiste américain, que l’on peut traduire par : Trump se dégonfle toujours. En effet, il a annoncé des pourcentages de taxation énormes, notamment vis-à-vis de la Chine, avant de changer plusieurs fois d’avis pour calmer les marchés. La critique a fait mouche, et le président en est visiblement très vexé, comme l’indique sa réaction face à la presse et ses « vilaines questions ».

Depuis sa prise de fonction, Donald Trump a saturé l’espace médiatique à grand renfort de décrets présidentiels, soigneusement mis en scène et annoncés à coups de trompes depuis le bureau ovale. Il vient de subir ses premiers revers médiatiques avec des décisions de justice défavorables, bien que la dernière en date lui donne en partie raison. Une autre mauvaise nouvelle, c’est le départ forcé de son homme de main, le milliardaire Elon Musk, contraint de revenir précipitamment s’occuper de ses affaires, en danger du fait de son image personnelle, très écornée dans le public, et qui a failli lui coûter le poste prestigieux de PDG de Tesla. Les deux hommes ont tenté de camoufler le divorce en rupture conventionnelle, mais là aussi, les résultats ne sont pas au rendez-vous et la casse économique coûtera cher aux États-Unis, et accessoirement au monde. La lune de miel entre Donald Trump et l’opinion semble finie, mais le baromètre le plus important est encore à venir avec les élections de mi-mandat, qui devraient réveiller les Démocrates, très silencieux depuis leur défaite aux présidentielles.