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Attention danger !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 24 octobre 2018 10:47
- Écrit par Claude Séné
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Une étude de chercheurs français qui vient d’être publiée démontre que manger bio diminuerait sensiblement le risque de développer un cancer. Jusque-là, tout va bien. Ce serait plutôt une bonne nouvelle, non ? Oui, mais non. Car le corollaire d’une telle hypothèse, le côté obscur de la force, c’est que, par voie de conséquence, l’alimentation dite « traditionnelle » pourrait être accusée de favoriser l’apparition de cancers divers et variés. Et ça, c’est très mauvais pour les lobbies qui défendent bec et ongles le recours aux pesticides et font de l’obstruction pour retarder l’interdiction du glyphosate et autres poisons mortels avérés.
Mais revenons tout d’abord à l’étude qui pourrait nuire aux intérêts financiers des grands groupes qui fabriquent et distribuent ces fameux pesticides. Leurs communicants ont vite pointé qu’il ne s’agissait pas d’une expérimentation dans laquelle on compare deux populations similaires dont une a un régime particulier et l’autre non, dans la technique dite du double aveugle, afin d’éliminer tout risque d’erreur. Ici, les observations sont fondées sur près de 70 000 témoignages volontaires et les échantillons ne cherchent pas à être représentatifs. Il n’empêche que les écarts entre les groupes, selon qu’ils consomment ou non principalement bio, sont très significatifs, de l’ordre de 25 %. Alors, qu’importe que l’étude ne permette pas d’établir un lien direct de cause à effet entre alimentation bourrée de résidus de pesticides et cancers. Il nous suffit de savoir que la plupart des produits phytosanitaires encore utilisés dans l’agriculture classique sont suspectés d’être cancérogènes quand ils ne sont pas déjà reconnus comme tels.
Si la population qui mange bio est aussi par ailleurs moins sujette aux addictions telles que le tabac et l’alcool, si elle fait plus d’exercice physique que la moyenne, si elle consomme globalement des aliments de meilleure qualité même s’ils ne sont pas issus de l’agriculture biologique, ce n’est pas contradictoire avec l’hypothèse émise par les chercheurs, à savoir que c’est l’absence de pesticides qui explique principalement sa meilleure santé. Et ça, ça ne plait pas du tout au tout nouveau ministre de l’Agriculture, et de l’Alimentation, Didier Guillaume, qui n’a pas tardé à annoncer la couleur en prenant position en faveur des empoisonneurs dans l’affaire des malformations congénitales. Selon lui, il faut une étude scientifique spécifique pour valider la responsabilité des pesticides, dans cette affaire comme dans d’autres. La science a bon dos. Les ONG et les écologistes s’en étranglent encore. D’un côté, on exige des preuves irréfutables de la dangerosité d’un produit, de l’autre on tolère des exceptions, parce qu’« on ne sait pas ». Décidément, après Stéphane Travers, Christophe Castaner ou Gérard Collomb, Macron a le chic pour aller dénicher des transfuges du PS prêts à sacrifier leurs éventuelles convictions à une carrière personnelle.
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