Elle court elle court la loyauté…

L’actualité politique m’a donné l’envie d’explorer un peu ce concept. En 2016, j’avais traité de son contraire, la trahison, la loyauté n’en méritait pas moins !

C’est une obligation morale à tenir ses engagements, en respectant les règles de l’honnêteté et de la probité.

Bien qu’étymologiquement cela signifie conforme à la loi, la vision actuelle de ce concept n’y a aucune référence. La loi reposant sur des écrits est indépendante de toute relation personnelle, elle appelle obéissance et soumission pour gagner sa tranquillité, la loyauté elle, entre dans le domaine des relations de proximité entre les personnes, elle est basée sur la parole, la confiance et la fidélité. Sa transgression qui se traduit par une trahison déshonorante n’est ni un délit ni un crime.

On parle de conflit de loyauté, supporté par des enfants, lors de la séparation de leurs parents quand ils se trouvent dans la situation où on leur demande de choisir l’un ou l’autre de ses géniteurs. L’enfant se sent coupé en deux, on met à mal son attachement à l’un ou l’autre de ses parents, il ne mettra en cause sa loyauté que lorsqu’émergera son contraire la trahison, rendant encore plus difficile sa reconstruction.

Socialement, le conflit de loyauté se rencontre quand un individu doit choisir entre deux cultures, choisir l’une c’est souvent rejeter l’autre, c’est ouvrir un combat personnel, cela conduit souvent à l’échec scolaire, devant l’impossibilité d‘être déloyal à ses origines. Cette loyauté qui revient à accomplir la parole donnée à soi-même, à soutenir ses convictions, ses idéaux pour être cohérent intellectuellement et moralement, n’existe que dans la mise à l’épreuve. L’exemple le plus frappant de loyauté envers soi-même, reste celui de la démission de Christiane Taubira quand elle a estimé avoir atteint la limite de l’altération de ses principes !

Le conflit de loyauté on le rencontre aussi dans le monde du travail, il amène des actes de dénonciation graves. Quand un employé se trouve confronté à des agissements qui vont à l’encontre de ses valeurs et de ses convictions. La situation des lanceurs d’alerte qui amène à la rupture de loyauté vis-à-vis de son employeur est difficile : soit ils sont des délateurs, des voleurs de documents et des fourbes, soit des héros défenseurs de la démocratie… Il a fallu la loi Sapin en 2016 pour leur venir en aide dans ce douloureux dilemme paradoxal.

Dans l’univers de la politique, les accusations de déloyauté sont légion, tellement ambition et loyauté ne font pas bon ménage. La règle qui devrait être d’interdire les doubles discours, la duplicité des attitudes, de penser collectif et de mettre l’intérêt général au-dessus de ses intérêts particuliers n’est pas toujours respectée. Alors, la position de Virginie Calmels (qui a suscité ce billet), loyauté envers elle-même ? Déloyauté envers son parti ? Calcul pour sa propre carrière ?

En politique, la loyauté est à géométrie très variable, on devrait être attentif à celui à qui l’on va l’accorder pour éviter de se mettre en conflit avec soi-même, à moins qu’elle serve à justifier la trahison de ses convictions personnelles ! N’est-ce pas Monsieur Hulot ?

 PS Au passage, jusqu’où ira la loyauté de Mélania Trump ?

 L’invitée du dimanche