Mode punk

Veste prussienne en quatre lettres ? Les cruciverbistes répondront sans hésiter : « Iéna » en référence à la victoire de Napoléon sur les Prussiens en 1806. C’est une autre veste de quatre lettres également, d’origine espagnole, celle-là, signée du couturier Zara, et portée par Melania Trump, qui a fait la une de l’actualité. Juste après avoir pris position publiquement pour le rapprochement des familles sans papiers et en rendant visite aux enfants séparés de leurs parents, la première dame arborait cette tenue insolite, surtout pour elle, avec cette inscription sibylline : « i really don’t care, do U ? », je n’en ai vraiment rien à faire, et vous ?

Cette veste, n’essayez pas de l’acheter. Elle a été produite en série limitée uniquement aux États-Unis et elle est désormais épuisée. Ça ne vous aurait d’ailleurs pas ruiné puisque l’épouse du président a délaissé la veste fleurie Dolce & Gabanna à 50 000 dollars pour ce vêtement kaki à 39 dollars rappelant le look « rebelle » des punks, qui inscrivaient eux-mêmes au feutre leurs slogans du type « no future ». De quoi donc se fiche complètement Melania, dont les absences diplomatiques ont déjà fait beaucoup jaser ? En principe, de tout, si l’on se réfère à l’attitude adolescente évoquée par cette inscription. Pour un peu, pour sa prochaine apparition publique, elle pourrait arborer une épingle à nourrice à l’oreille ou se teindre les cheveux en bleu. Son président de mari a immédiatement allumé un contrefeu en décrétant par tweeter interposé que la citation équivoque visait les médias auteurs de fausses nouvelles. Une spéculation purement gratuite, que rien ne vient confirmer.

D’autres observateurs subodorent que la révélation de l’affaire Stormy Daniels, cette actrice porno qui a fait payer très cher le président pour ne pas révéler leur liaison alors que Donald Trump venait juste d’épouser Melania, enceinte de leur fils Barron, ne serait pas étrangère à cette veste provocatrice. Après le rôle d’épouse délaissée affichant sa détresse au point de susciter un mouvement « libérez Melania », le temps serait-il venu de la vengeance ? Melania détient en effet l’arme absolue dans un pays où il est inconcevable d’élire un président dépourvu de « first lady ». Si elle décidait de ne plus avaler la moindre couleuvre et se séparait de son époux dont elle s’est visiblement déjà éloignée considérablement, nul ne sait ce qu’il adviendrait de la possible réélection de Donald Trump. Elle abandonnerait ainsi une vie de facilité et de luxe, mais peut-être n’en a-t-elle réellement plus rien à faire, surtout si elle a pris ses précautions pour se garantir une retraite paisible.