Clap de fin

« Sur le fondement de l’article 49, alinéa 3 de la Constitution, j’engage la responsabilité du gouvernement, de mon gouvernement, sur l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, dans sa version des travaux de la commission mixte paritaire et modifiée par les amendements rédactionnels et de coordination déposés… » Comment ? Ah ! non ! c’est un peu court jeune homme ! on pouvait dire… oh ! Dieu ! … bien des choses en somme… En variant le ton, par exemple, tenez : « Messieurs les censeurs, bonsoir ! ou encore, Bon appétit, messieurs ! » ça, ça aurait eu de la gueule !

Grandes manœuvres

Tombera ? tombera pas ? C’est la semaine de tous les dangers pour le gouvernement de Michel Barnier, qui se sait suspendu à des décisions qui lui échappent, et n’a donc plus son destin entre les mains, même s’il entend faire semblant du contraire jusqu’à la dernière extrémité. Son problème, c’est que la donne a changé depuis que le procès sur les attachés parlementaires européens, frauduleusement au service du Rassemblement national, a semblé tourner au vinaigre depuis les réquisitions sévères à l’encontre de Marine Le Pen, plus que jamais menacée d’une peine d’inéligibilité exécutoire immédiatement. Si la candidate du RN essaye d’exploiter cette situation en criant à une manœuvre partisane, il est réel que c’est sa survie politique qui est engagée.

Censure, quand tu nous tiens !

Je ne veux pas parler de celle qui menace le gouvernement, mais de celle qui se définit comme une interdiction, une proscription limitant la liberté d’expression par un pouvoir étatique, religieux ou privé, elle s’applique sur toutes les formes de communication, écriture, expression artistique et tous les médias, radio, télé, Internet, réseaux sociaux.

Déjà dans l’Antiquité, la censure était exécutée par des magistrats, assesseurs et inspecteurs des mœurs et de la conduite, menant parfois à exercer une justice sommaire décidant ce qui était bien ou mal.

Vers la fin des niches ?

Ou comment vider un droit de sa substance ? La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a modifié sensiblement la loi organique en définissant dans son article 48 les prérogatives respectives du gouvernement et des assemblées dans la fixation des ordres du jour pour le travail législatif. Il a en effet été institué une journée par mois pendant la durée de la session parlementaire, pendant laquelle les partis d’opposition ou minoritaires pourraient fixer l’ordre du jour des discussions sur lesquelles porterait le travail parlementaire. Pour souligner leur caractère exceptionnel, on leur a attribué le nom de niches parlementaires, ou parfois de séances d’initiative parlementaire.