La parabole des échecs

Imaginez la scène. Yahweh, dieu des Juifs, et Allah, dieu des musulmans, sont assis au bord de la terre un samedi soir, et sont lancés dans une partie d’échecs interminable, au sens strict du terme. Le bras de fer dure depuis des millénaires, si bien que l’on ne sait plus qui a commencé. Allah est persuadé que c’est Yahweh, et il détient une preuve incontournable : ce sont toujours les blancs qui commencent, aux échecs. C’est la règle. Mais Yahweh lui rappelle que l’attribution des blancs est le résultat d’un tirage au sort, et qu’il n’y est pour rien.

FR-ALERT !

Seuls les heureux habitants de ce beau département de la Loire-Atlantique possédant un téléphone supposé « intelligent » auront reçu, comme moi, ce message anxiogène accompagné d’un avertissement sonore impossible à ignorer, qui m’a rappelé les alertes enlèvement à la télévision, ou les sirènes de guerre dans les vieux films. Ce message fictif reprend en réalité une liste de consignes qui auraient été diffusées si la menace, ici celle d’un phénomène météo violent, avait été effective. Les quatre recommandations ont de quoi inquiéter puisqu’il aurait fallu : 1 rester chez soi 2 s’éloigner des arbres 3 s’abriter ou 4 tout fermer.

Glyphosate : un déshonneur européen ?

C’est vendredi prochain que les états membres de l’Union européenne seront invités à se prononcer sur la prolongation de 10 années supplémentaires de l’utilisation des produits à base de glyphosate, dont on sait pourtant depuis longtemps combien ils font courir de risques à la population. En 2015, le CIRC, Centre international de recherche sur le cancer, une émanation de l’Organisation mondiale de la santé, a classé cet herbicide distribué à l’origine par Monsanto, racheté ensuite par Bayer, comme « cancérogène probable ». Les probabilités n’ont fait que croître et embellir depuis, au point que la justice a déjà condamné l’industriel à indemniser des utilisateurs victimes d’un cancer.

Victimes collatérales

Cette expression remonte, si ma mémoire est bonne, à la première guerre du Golfe, en 1990 et 1991. À la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein, une coalition de 35 pays, dirigée par les États-Unis de Georges Bush père, sera engagée militairement pour s’opposer à l’annexion du pays, sur un mandat délivré par les Nations unies. À la télévision, les images fournies par les alliés montrent une guerre aseptisée qui se déroule essentiellement dans les airs. On ne perçoit pas véritablement les combats, pas plus qu’on ne voit les soldats des différentes armées se faire tuer ou blesser. Et donc, de façon désincarnée, on évoque le sort des civils, pris malgré eux dans un engrenage de danger extrême, ceux que l’on appellera des « victimes collatérales ».