Campagnes
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 14 mai 2017 09:56
- Écrit par L'invitée du dimanche
Grâce à la richesse de la langue française, ce même mot recouvre plusieurs significations, je n’en retiendrai que deux. Celle d’un milieu rural par opposition à un milieu urbain, et celle d’une opération politique, dont on vient de connaître une période particulièrement intense, au point d’en être saturé et de voir avec effroi la prochaine s’annoncer jusqu’au 18 juin !
Si seulement les candidats à cet exercice se contentaient de respecter le cadre officiel (très réglementé au demeurant) dans lequel il est supposé se dérouler, peut-être finirait-on par s’y intéresser un peu plus ? Mais le jeu de la concurrence, la fragilité de la posture, l’importance des enjeux, font que, à peine élus, les politiques commencent déjà à se mettre en campagne pour le renouvellement de leur candidature, créant ainsi un état permanent de rivalités, d’oppositions, de discours hypocrites, néfastes à l’exposition des idées et aux vrais débats démocratiques !
On en arrive à ne plus trop voir les différences avec des campagnes commerciales. Il s’agit de se vendre le mieux possible, de faire sa promotion pour récolter un maximum de voix, de renchérir sur les promesses de l’adversaire, d’essayer de le discréditer, avant de négocier avec lui, devenu allié s’il le faut, pour conquérir un département, une ville, ou avoir la meilleure chance d’accéder à un poste prestigieux, bref, aller vulgairement comme on dit « à la soupe », prêt à des compromissions, voire des reniements pour gagner une parcelle de pouvoir !
Il faut avouer que ce climat de marchandage a de quoi faire douter de la sincérité, de l’honnêteté de tous ceux qui se présentent devant les électeurs et de quoi donner envie d’aller voir ailleurs !
Ce que je ne manque pas de faire. Plusieurs fois par semaine, je me plonge avec délice dans l’autre campagne, celles des champs et des bois. Tranquillement dans les chemins larges ouverts, ou dans les sentiers que bordent les ombelles neigeuses, en équilibre sur les rochers des ruisseaux asséchés, sur les bords du canal, je me ressource, j’oublie un moment les tumultes de la vie sociale et politique qui nous entourent. En suivant l’envol d’un héron, en surprenant une compagnie de perdrix traversant devant moi, en suivant le glissement des lézards au soleil, je reprends confiance dans mon pays, si beau, si riche de promesses qu’il vaut bien la peine qu’on le préserve et de retour dans la réalité un peu moins lyrique, et plus pragmatique, je trouve important que l’on reprenne l’autre campagne pour sauver tout ce qui peut encore être sauvé de notre belle république !
L’invitée du dimanche
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