Mais qu’est-ce que vous avez foutu ?

Excusez-moi d’être vulgaire, mais reconnaissez qu’il y a de quoi. Vous avez mis Hamon en tête du premier tour de la primaire ! Mais à quoi est-ce que vous pensez ? J’espère que vous avez écouté les journalistes « sérieux » vous faire la morale dans les émissions de commentaires qui ont suivi l’annonce des résultats. Aïe ! ma mère, quel savon ! Avouez que vous l’avez bien cherché, aussi. La politique va devenir impossible si chacun ne vote qu’à sa tête et se met à choisir son candidat sans tenir compte des injonctions des prescripteurs.

C’était pourtant facile. On vous avait bien fait la leçon. Il n’y avait qu’un candidat qui avait l’étoffe d’un présidentiable. D’accord, il représentait le quinquennat finissant et il en assumait l’héritage, mais il tirait sa légitimité, euh ! de quoi exactement ? D’avoir été choisi par le président et d’avoir été obligé de faire passer aux forceps du 49.3 une loi rejetée par les Français et une partie de « sa » majorité ? Était-ce une raison pour voter pour celui qui proposait de revenir à une politique de gauche en se faisant traiter d’utopiste ? Apparemment, oui. Ôtez-moi d’un doute. Il s’agit bien de désigner le candidat qui défendra les valeurs de la gauche ? Et il faudrait s’étonner que ce soit un de ceux qui prônent une politique vraiment à gauche qui l’emporte ?

Les sondeurs avaient deux hypothèses : la première était que les électeurs proches du PS, se disant, « perdu pour perdu, autant voter selon son cœur », même si les chances de gagner la présidentielle sont minimes, privilégient les candidats les plus à gauche. La deuxième tablait sur des électeurs « stratèges » qui voteraient pour le candidat ayant le plus de chances d’être au 2e tour en mai prochain. Le même type de dilemme s’est produit aux primaires de la droite et du centre, avec une issue similaire, la victoire du plus droitier au détriment du plus modéré, déjouant tous les pronostics. Je vous rassure tout de suite, les liseurs de marc de café et les amateurs de boule de cristal ne se sont pas découragés pour si peu. Après s’être lamentés une énième fois sur cette gauche qui ne se décide toujours pas à abandonner ses valeurs pour devenir la droite bis qu’ils appellent de leurs vœux, ils prévoient un nouveau tsunami en faveur de leur chouchou du moment, Emmanuel Macron, à qui ils prédisent un boulevard grâce au repoussoir Hamon. Pourtant, en ce moment, les prophéties ont tendance à être autodestructrices plutôt qu’autoréalisatrices, et je me garderai bien de parier sur le moindre résultat.

Commentaires  

#1 jacotte 86 23-01-2017 11:05
j'ai voté selon mon cœur pas comme une stratège "foutue pour foutue" autant se faire plaisir!!!
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