La petite bête qui monte…

S’appelle fascisme !

Dans le billet de jeudi, il était question de la Turquie et de l’évolution de son régime politique vers la dictature. J’étais étonnée de la réaction de la communauté internationale, de sa cécité, voire de sa complicité. Les arguments économiques, la protection des alliances politiques ne suffisent pas à me satisfaire, existe-t-il un seul État dont le fonctionnement démocratique légitimerait une réprobation totale ?

Le fascisme c’est un régime né de la crise qui a suivi la Première Guerre mondiale, mis en place par Benito Mussolini de 1922 à 1945 et qui se caractérise par la dictature d’un parti unique. C’est une doctrine visant à installer un régime autoritaire, un système qui exalte l’État policier comme source de l’ordre, nie les droits et les libertés fondamentales des individus, l’exécutif est maître sans bornes de la société. C’est le principe de la pensée dominante qui devient une menace pour la civilisation. C’est la couleur noire du socialisme, voulant un programme anticapitaliste dans le cadre d’un État autoritaire et planificateur. Même si cela paraît incroyable, l’extrême droite et l’extrême gauche collaborent à la création du fascisme avec des motifs et des arguments différents, mais la même direction, à savoir la mise en place d’un système économique que contrôlent dans ses fonctions essentielles des groupes de producteurs. Le fascisme est obsédé par l’idée de grandeur nationale, et l’État, pour l’exalter, se lance dans des grands travaux, il n’attaque pas les valeurs bourgeoises fondamentales, il ne menace pas de la nationalisation des propriétés privées, il ne tente pas d’égaliser les revenus, il utilise la religion comme outil de manipulation.

Le prochain régime aux USA laisse songeur quant à son orientation, et en Europe il apparaît évident que des régimes comme celui de la Turquie, de la Syrie, de la Russie, sont entachés de fascisme, la montée des partis populistes en Italie, en Espagne, la domination du parti nationaliste Droit et justice en Pologne, du FPO en Autriche, donne le frisson, et l’on peut parler de « démocratie fasciste » aussi paradoxal que cela puisse paraître, avec pour prétexte la protection des individus.

En France, en préservant les apparences de la démocratie, l’État peut faire preuve de brutalité, comme avec la promulgation de la loi travail, à coups de 49/3, ou par simple décret mettre en place un fichier unique et centralisé. Les événements mondiaux, la terreur soulevée par des événements tragiques porteurs d’émotions, entraînent l’État à prendre des mesures sécuritaires plus que sécurisantes, à maintenir l’état d’urgence, penchant vers l’autoritarisme avec un parfum de fascisme, qui risque de s’amplifier !

Les travailleurs étouffés par le renforcement de l’État, conduisant à la dépossession des moyens de leur vie et à l’accentuation du pouvoir du capital, finiront, face à l’étatisme sournois ou aux gouvernements les plus despotiques, cruels et brutaux, donnant la peur, la pauvreté, la guerre, à l’inverse de ce que propose leur démagogie, par faire valoir la force des idées et des envies de vraie démocratie. Le monde des dominants finira par s’écrouler, il restera à le reconstruire… je ne le verrai peut-être pas, mais j’ai besoin d’y croire.

L’invitée du dimanche

 

 

 

Commentaires  

#2 jacotte 86 20-11-2016 11:09
merci , comment mieux dire?
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#1 Claude 20-11-2016 10:22
C’est un rêve modeste et fou

Il aurait mieux valu le taire

Vous me mettrez avec en terre

Comme une étoile au fond d’un trou.

(Louis Aragon. J'entends, j'entends)
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