Un peu de douceur…

Dans ce monde de brutes. Après avoir noirci l’âme humaine avec tous les pièges tendus par les péchés capitaux, considérés comme des vices, il fallait bien redonner à l’humanité un peu d’espoir, et contrebalancer les aspects négatifs de son comportement, par ce que l’on appelait déjà les vertus dans l’Antiquité et qui furent récupérées par le christianisme.

Pour commencer, une petite définition de la vertu : c’est l’accord du désir et du réel, la capacité à faire du bien, opposée bien sûr à l’ensemble des pratiques du mal.

Platon, très inspiré lui-même de Socrate, avait défini quatre vertus cardinales. (Cardinales, du latin carda, charnière, car de chacune dérivent d’autres valeurs morales ou intellectuelles dont je vous laisse la découverte) : La sagesse ou prudence qui demande retenue avant l’action et le comportement impulsif, la tempérance qui assure la maîtrise de la volonté sur les instincts, la retenue, le discernement, le courage, ou force de l’âme et constance dans la fermeté, la justice, ou la volonté de donner à chacun ce qui lui est moralement dû et faire preuve d’équité.

Le christianisme a repris ces quatre vertus cardinales acquises par l’éducation, et lui a ajouté les vertus théologales appelées ainsi, car surnaturelles et offertes par Dieu, à savoir, la foi, qui suppose une conviction profonde, peu importe vers qui et où, la charité, ou tendance à partager avec les autres, et l’espérance, qui suppose d’avoir confiance dans les bonnes choses à venir. L’église a tenu aussi à en reprendre deux dans sa liste des vertus catholiques : chasteté,tempérance, prodigalité, charité, modestie, courage, humilité. Si les vertus (toujours au nombre de 7, chiffre symbolique des chrétiens) ne sont pas exactement l’inverse des péchés capitaux (mais certaines cependant en sont les contraires, par exemple la charité contrebalance l’avarice, la tempérance, la luxure…), elles ont toutes pour objectif de protéger des vices.

La philosophie continue à s’intéresser aux vertus et à l’homme qui les incarne. Pour être vertueux, il faut que les actions soient nombreuses et inscrites dans la continuité, dans le contexte de toute une vie : « un acte vertueux ne fait pas plus la vertu qu’une hirondelle ne fait le printemps ». Dans le nombre des citations autour des vertus j’aime assez celle de Napoléon Bonaparte un peu cynique : « il y a des gens qui ne sont vertueux que parce que les occasions du vice leur manquent », ou encore celle désenchantée de Mark Twain « commencez par être riches, après vous pourrez être vertueux », ou encore « j’aime mieux un vice commode qu’une fatigante vertu » !

J’espère que rien de ces vertus citées ne vous est étranger et qu’elles vous redonnent espoir dans l’humanité, afin de terminer ces billets de l’été par une note d’optimisme ! Et je laisse la conclusion de toutes mes réflexions estivales à Paul Valéry :

 « La perfection de l’homme est formée de la composition des sept péchés (et des vertus) comme la lumière blanche l’est des 7 couleurs de l’arc-en-ciel ».

L’invitée du dimanche