Je t’aime moi non plus
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 6 juillet 2016 10:35
- Écrit par Claude Séné
C’est décidé. Il n’ira pas. Nicolas Hulot ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2017. D’autres personnalités politiques font durer un vrai-faux suspense sur leurs intentions, en particulier les deux finalistes de 2012, Hollande et Sarkozy, qui semblent lancés dans un exercice de sur-place à la manière de pistards qui attendent chacun que l’autre s’élance le premier afin de le coiffer au poteau. L’ancien présentateur devenu expert incontournable en écologie était très attendu en particulier par ce qui reste d’Europe écologie les verts. Il avait donné l’impression de réfléchir sérieusement à sa candidature et non de se faire prier par coquetterie.
Il sera dit que ce sera un nouveau rendez-vous raté avec les écologistes et avec les Français en général, pour qui sa cote de popularité reste très haute. Le paradoxe, c’est que lorsque Nicolas Hulot s’était lancé dans la primaire des écologistes, il avait été évincé au profit d’Éva Joly avec le piteux résultat que l’on sait. Cette fois, la direction d’EELV était prête à l’investir sans le soumettre au même processus de désignation, et c’est lui qui renonce, comme en 2007, où il avait préféré soumettre un pacte aux candidats, qu’ils n’avaient eu aucune peine à contresigner avec la ferme intention de ne pas l’appliquer. Les attentes de l’opinion à son égard étaient grandes, peut-être trop. Daniel Cohn-Bendit avait même imaginé un scénario, plausible à ses yeux, où Hulot se serait présenté à la primaire, non pas des écologistes, mais de la gauche socialiste et apparentée. Au vu des cotes des candidats probables ou déclarés, Nicolas Hulot pouvait être désigné et, sait-on jamais, devancer ses concurrents de droite au premier tour pour être opposé à Marine Le Pen au second et dans ce cas être élu confortablement contre une candidate repoussoir.
À ces mots, Dany Perrette ne se sent plus de joie. À l’heure qu’il est, il doit pleurer sur le lait renversé : « adieu veau, vache, cochon, couvée… » et le voilà Gros-Jean comme devant. Nicolas Hulot serait-il victime du syndrome Delors, qui avait abandonné ses soutiens en rase campagne avant les présidentielles de 1995 où il était donné favori ? On ne pourra pas lui reprocher d’avoir fait passer ses ambitions personnelles avant la défense de ses idées, mais les écologistes seront sans doute déçus de devoir se rabattre sur des candidats par défaut, que ce soit Cécile Duflot ou le retour de Noël Mamère, auteur du meilleur score des écolos à ce jour, avec 5,25 % en 2002.