Et Barbarin ? Le pauvre homme !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 1 juillet 2016 10:22
- Écrit par Super User
On a beaucoup exagéré sur la soi-disant complaisance coupable du cardinal Barbarin à l’égard des prêtres pédophiles qui ont sévi dans son diocèse. Le prélat vient d’apporter le plus vigoureux des démentis à cette réputation, et le plus efficace aussi, en relevant quatre prêtres de leur ministère et en décidant d’accompagner plusieurs autres sur le chemin de la rédemption. En tout, il y aurait une dizaine de prêtres concernés. Ce n’est certainement pas une décision que l’on peut prendre à la légère. En tout cas, ce n’est pas le style du cardinal de se précipiter pour prendre de telles sanctions.
Là où le commun des mortels aurait considéré comme une évidence de mettre les curés soupçonnés d’agressions sexuelles à l’écart de la communauté, ne serait-ce que par mesure conservatoire de protection des victimes supposées, l’archevêque de Lyon a pris le temps de la réflexion, et une réflexion approfondie. Bien que, parait-il, les faits reprochés aient déjà été portés à la connaissance de la justice, monseigneur Barbarin s’est entouré d’un luxe de précautions qui l’honore. Le saint homme, ne voulant pas se laisser aveugler par sa subjectivité et la compassion évidente qu’il doit forcément éprouver à l’égard des victimes, bien qu’il ne la manifeste pas de façon explicite, a cru bon de s’entourer des avis d’un collège d’experts, spécialement nommé à cet effet, capable de reconnaitre un abus sexuel caractérisé quand il en rencontre un, surtout quand l’auteur ne cherche pas à dissimuler sa propre responsabilité.
Ces mises à l’écart sont un progrès significatif, sinon décisif, dans la lutte contre la pédophilie dans l’Église catholique. Cela ne fait jamais que 6 mois que l’association « la parole libérée » réclame ces mesures de simple bon sens. Enfin, ça y est. Un prêtre condamné pour des faits de pédophilie ou d’agression sexuelle ne pourra plus célébrer la messe en public. Oui, en privé, il fait ce qu’il veut, c’est entre lui et sa conscience. Je pense que l’église est sur la bonne voie en s’inspirant de la description que faisait Coluche du fonctionnement de la police, où une bavure entrainait un avertissement et au bout de 30 avertissements, on pouvait avoir un blâme. Un peu sévère, sans doute, mais tellement juste. Après des mesures aussi vigoureuses, je présume que le cardinal Barbarin aura pu retrouver son teint frais et sa bouche vermeille, ayant dévotement soupé et s’étant endormi du sommeil du juste, avec la bonne conscience du devoir accompli, car enfin, il n’est jamais trop tard pour bien faire.