Les héros ne sont pas fatigués
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 26 juin 2016 10:16
- Écrit par L'invitée du dimanche
Les situations exceptionnelles de tensions créées entre autres par les actes et les menaces d’attentats terroristes ont mis en valeur des personnes dont on n’aurait jamais entendu parler dans un monde serein.
On leur a attribué le titre de héros, était-ce bien approprié ?
Le héros (étymologiquement, demi-dieu) se définit comme un personnage qui se distingue par sa bravoure, ses mérites et ses exploits exceptionnels, capable de dépasser son intérêt personnel au profit d’un bien plus général. Alors oui, Spencer Stone, Alex Skarlatos, qui ont évité une terrible fusillade dans le Thalys, Lassana Bathily qui a sauvé plus de 10 personnes dans l’hyper cacher à Vincennes, peuvent être considérés comme des héros, sans oublier « Didi » dont le courage et le sang-froid a permis de sauver la vie de plus d’une centaine de personnes au Bataclan.
Ces deux derniers, qui ne cherchaient pas la gloire, ont soulevé dans tout le pays une telle vague d’admiration et de reconnaissance que le gouvernement leur a donné la Légion d’honneur, et la nationalité française.
Mais ces personnes-là étaient-elles conscientes lorsqu’elles sont intervenues de faire un acte héroïque ? Elles s’en défendent en tout cas. Que faut-il pour être un héros ? Être capable d’altruisme c’est sûr, avoir aussi un soupçon d’inconscience, et sûrement agir dans l’immédiateté de l’impulsion, pour faire ce que dans le moment on juge bon de faire. Sommes-nous tous capables de nous révéler héroïques dans des situations extraordinaires ? Y’a-t-il en chacun de nous un héros mythique indissociable du héros ordinaire ? Pour le savoir il faudrait un jour être confronté soi-même à ce de dilemme, et là seulement on aura la réponse à la question qu’on se pose tous : qu’aurais-je fait à leur place ? Être héros, dépend-il du hasard, qui nous met au bon ou mauvais moment au bon ou mauvais endroit ? Combien y a-t-il de vrais héros loin des éclairages médiatiques, banalisés dans le quotidien ?
Il y a aussi des fonctions qui appellent l’héroïsme, pompiers, policiers, soldats, journalistes, participants des O.N.G. engagées dans les conflits guerriers, ceux-là ne se considèrent d’ailleurs pas comme des héros. Souvent, nous pensons qu’ils font leur devoir, qu’ils accomplissent leur mission, que leur engagement s’est fait en connaissance de cause. Même si cela est vrai, il n’en reste pas moins réel qu’à partir d’un choix de vie, ils se conduisent en héros. Des héros à ne pas confondre avec ceux que la presse appelle « les héros du jour », qui ne se distinguent du commun des mortels que par une action dont la médiatisation fera vendre du papier, comme Dimitri Payet déclaré héros du jour, car il a fait gagner un match à la France ! On tombe dans la dérision !
Il ne faut voir là que grandiloquence de journalistes, habitués à détourner les mots de leur sens, ne soyons pas « leur otage » pour parler comme eux, et remettons les choses à leur place sans oublier qu’à chaque acte héroïque correspond une situation dramatique.
L’invitée du dimanche